Mario fait son cinéma

Mario, la quarantaine, est un Italien du Sud courageux et spontané, enfant de la misère et galérien de toujours. C’est aussi une sacrée personnalité. “Il faudrait écrire un roman !”, dit sa nounou. Giovanni Piperno, réalisateur, a décidé de faire un film. Le visage marqué par la vie, Mario collectionne les petits boulots – quand il ne chôme pas. Voleur de voiture d’un jour, gigolo à 16 ans dans les quartiers pauvres de Bari, trafiquant de briquets, il a fait un peu de prison. Enfant, c’était un “voyou moitié-moitié”, explique une vieille femme. Aujourd’hui, il garde une crèche de Noël dans la rue. Sa vieille Fiat 126 déglinguée garée à côté, il balaie devant la crèche, chasse les chiens qui lèvent la patte sur le décor en carton pâte. Mario veut “montrer que ce n’est pas ça, sa vie”. Bientôt, à force de gouaille et de moulinets des bras, il prend les rênes du documentaire. Et les rôles s’inversent...