Grandir sous contrat

Gwenaëlle, 18 ans, Mohamed, 19 ans et Astou, 20 ans, ont été pris en charge pendant leur enfance dans un foyer ou une famille d'accueil de l'Aide sociale à l'enfance. À 18 ans, ils ont atteint l'âge où la prise en charge obligatoire s'arrête. En soutenant un projet cohérent auprès d'une inspectrice, ils ont pu signer un contrat temporaire d'aide aux jeunes majeurs pour bénéficier d'un hébergement, d'une aide financière et éducative. À la date anniversaire de leur 21 ans ils devront être complètement autonomes : 21 ans, il faut que tu partes, il faut que tu travailles, que tu aies un logement que ta vie soit carrée à 21 ans, c'est clair et net, il n'y a personne qui pourra te ramasser après, t'es toute seule. Pendant 8 mois, j'ai suivi ces 3 jeunes dans leur course angoissante vers l'autonomie en privilégiant leur parole à celle de l'institution. Gwenaëlle a décidé d'affronter son passé, de se reconstruire et, blessée d'avoir toujours été cataloguée de cas social, elle prend sa revanche en s'accrochant à ses études d'infirmière. On n'a pas le droit à l'insouciance, pas le droit à l'erreur, on n'a pas les mêmes chances que tout le monde mais avec de la volonté et de l'aide, on peut y arriver. Mohamed est sous pression. Il est dans une période d'incertitude professionnelle et de doute sur son avenir, il faut que je suive une formation courte et fasse des choix le plus rapidement possible. Astou, étudiante en cinéma, aura 21 ans dans quelque mois. Elle est confrontée à la dure réalité de la sortie et à la pression du temps qui passe. Elle est déterminée à aller au bout de ses rêves mais à quel prix