Fin de vie assurée

La canicule du mois d'août a semblé révéler à la France l'isolement de ses vieux. Or, entre le maintien à domicile, qui n'est pas toujours possible, et le placement en maison de retraite, il existe une solution intermédiaire : c'est la famille d'accueil. Une solution qui permet aux personnes de vivre au sein d'un foyer, de participer à la vie de famille, d'être entourés par des enfants. Mais une solution oubliée...
Patricia a 39 ans, de jour comme de nuit, à son domicile, elle soigne, nourrit, lave, écoute et apporte "un peu de bonheur" à trois personnes âgées grabataires. Patricia reçoit de préférence des personnes en fin de vie. Sa mission, elle la définit presque comme une vocation : l'accompagnement des vieillards pendant leurs dernières années, leurs derniers mois, leurs derniers souffles.
"Je me sens plus utile dans ce rôle, je sens que j'apporte des choses essentielles et je pense que c'est encore très tabou en France" déclare cette femme qui reconnaît pourtant que "c'est difficile d'aborder la mort, mais il y a quelque chose de formidable quand on aide quelqu'un à mourir dignement".
À l'inverse de Patricia, Ghislaine, mère de deux enfants en bas âge, préfère s'occuper de personnes âgées encore valides. Chaque jour en rentrant de l'école, son fils Aymeric, 4 ans, saute sur les genoux de son papy n° 2, un papy qu'il connaît mieux que son grand-père puisqu'il vît avec lui. À 28 ans, Ghislaine admet que les personnes âgées sont "la chance de sa vie".