Five پنج [Panj]

Titre anglais : Five Dedicated to Ozu
Documentaire
    Réalisé par Abbas Kiarostami, Silvia Kovatchev • Écrit par Abbas Kiarostami
    France, Iran • 2004 • 74 minutes • Couleur
  • N° ISAN :
    non renseigné
Résumé

1 La caméra accompagne un morceau de bois avec lequel jouent les vagues, au bord de la plage.
2 Des personnes se promènent près de la mer. Les plus âgés s'arrêtent, observent les vagues, puis s'éloignent. Plus personne ne passe, reste la mer et les vagues qui se brisent sur la plage.
3 Des formes indistinctes sur une plage hivernale. Un groupe de chiens. Une histoire d'amour.
4 Des canards traversent bruyamment le plan. Dans une direction, puis dans l 'autre.
5 Une mare. La nuit. Des grenouilles. Un concert de bruits. Puis l'orage. Et enfin l'aube.

Sur une plage de sable repose un vieux morceau de bois sec, baigné par les vagues. Petit à petit, il se détache, part à la dérive et se casse en deux : l’une des parties reste sur la plage, l’autre se perd dans les vagues puis réapparaît brièvement avant d’être finalement emportée par la mer pour disparaître. Les histoires qu’Abbas Kiarostami raconte dans les cinq séquences de Five sont toutes des miniatures peu spectaculaires. Mais c’est précisément à cette toute petite échelle qu’elles traitent minutieusement d’un thème qui devient, dans le film, un sujet universel. Elles évoquent la manière dont une chose est mise en mouvement, surgit, passe et disparaît. Dans Five, c’est ce qui arrive à un morceau de bois dans le sable, mais aussi à des gens qui passent devant la caméra sur l’allée de la plage, ou à des canards qui se dandinent dans le champ de la caméra en cancanant, comme s’ils voulaient parodier l’humanité tout entière. Le théâtre des récits miniatures de Kiarostami, c’est la mer. Au départ, on la reconnaît clairement à l’image. Mais par la suite, sous le bruit des vagues, un lent fondu au blanc la transforme progressivement en une surface abstraite. Dans la dernière séquence, tournée de nuit, on la devine seulement. Peu à peu, le bruit des vagues n’est plus perceptible. À sa place, on perçoit le cri d’un animal qui s’emballe rythmiquement avant de s’estomper. C’est certainement sur le rythme des vagues et des sons que s’appuie Five, le film lyrique de Kiarostami.
Grâce à lui, ses récits d’apparition, d’existence, de disparition et d’effacement des choses s’enchevêtrent en des expériences intenses et sensuelles.

1- The camera accompanies a piece of wood with which the waves are toying, at the beach.
2- People are walking along, by the seaside. The older people stop, look at the waves, then walk away. Nobody goes past now. All that remains is the sea and the waves breaking on the beach.
3- Indistinct shapes on a beach in winter. A group of dogs. A love story.
4- Ducks noisily cross the frame in one direction, then the other.
5- A pond. Nighttime. Frogs. A chorus of sounds. Then, the storm. And finally, dawn.

A beach with an old piece of dry wood, washed by the waves. The driftwood breaks from the sand and splits into two separate parts: one stays on the beach, the other vanishes behind the waves, surfaces again briefly, is finally carried out to sea and vanishes. The stories told by Abbas Kiarostami in the five shots of Five are all unspectacular miniatures. But on their miniature scale they deal meticulously with a theme that becomes universal in the film – how something is set in motion, emerges, passes and disappears. This happens in Five not only with a piece of wood in the sand but also with people strolling past the camera on a beach promenade, or with ducks that waddle quacking across the screen, as if they wanted to parody the whole of humanity. The scene of Kiarostami’s miniature narratives is the sea. At first it can be clearly recognized in the picture; but later it is visibly transformed into an abstract surface by a slow fade-out in white, accompanied by the swishing of the waves.
In the last shot filmed at night the viewer can only guess that the sea is present. Even the swishing is no longer audible; instead the cry of an animal can be heard, rhythmically breaking out and ebbing away again. It is probably the rhythm of the waves and sounds that forms the basis of Kiarostami’s lyrical film Five. In it his stories of emergence and growing, of the disappearance and passing of things, are shaped into an intense, sensuous experience.

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