Sand et Colette, vagabondes

George Sand (1804-1876) et Colette (1873-1954) apparaissent comme des sœurs siamoises. Toutes deux ont incarné la femme indépendante et ont introduit en littérature un nouvel érotisme féminin. Elles firent scandale et s’attachèrent, dans leurs œuvres, à dépeindre la liberté hors normes de la vagabonde" ou de la "bohémienne". Elles partagèrent aussi une fascination pour le théâtre et les acteurs – Colette fit d’ailleurs du music-hall et se montra nue sur scène. Toutes deux s’habillèrent en homme et aimèrent indifféremment hommes et femmes. Elles furent aussi journalistes, Sand au Figaro et à La revue des deux mondes, Colette au Matin. Mais la ressemblance s’arrête toutefois sur le terrain politique, qui n’intéressa jamais Colette, tandis que Sand s’engagea fortement, en tant que républicaine et militante de la laïcité.