Humbert Balsan, producteur rebelle

Grand homme de cinéma, producteur passionné, funambule risque-tout qui ne cessa de jongler avec l'argent pour mener à bien les projets qu'il aimait, Humbert Balsan fut aussi un homme secret.
Un an après, sa disparition brutale, évoquée ici à travers les interrogations douloureuses de ses proches, laisse béants ses failles et son mystère. Acharné du travail, flamboyant, il produisit plus de soixante films en vingt-cinq ans, dont beaucoup de premières oeuvres : un record absolu pour un indépendant.
À travers eux, il défendit jusqu'à l'épuisement une idée exigeante du cinéma, qu'il rêvait plus mondiale que française. Car Humbert Balsan fut aussi un "oriental", fou du désert ou de l'Égypte. Youssef Chahine, à qui il permit de remporter un succès énorme au Festival de Cannes de 1997 avec Le Destin, après avoir produit son Adieu Bonaparte (1985), rend en particulier un hommage poignant à celui qu'il considérait comme un fils.
Parmi les multiples compagnonnages qui jalonnèrent sa vie, d'autres amitiés éclairent aussi ce film riche en témoignages, parmi lesquels ceux de Francis Girod ou de Michel Piccoli.