L'Empreinte

Documentaire
    Réalisé par Guillaume Bordier • Écrit par Guillaume Bordier
    France • 2007 • 47 minutes • Mini DV • Couleur
  • N° ISAN :
    non renseigné
Résumé

"De Herat, "Perle du Khorassan", haut lieu de la Route de la Soie, objet de toutes les convoitises, hier comme aujourd’hui, L’Empreinte choisit de ne nous montrer que l’aspect le moins exotique, mais aussi le plus vivant : la pression du travail sur les hommes dans une boulangerie. Hors de ce lieu clos qu’est la boulangerie, pas d’image, seulement des bruits, le vrombissement des motos, le ronronnement des voitures, les inévitables coups de klaxon, des rires d’enfants... Rien du dehors ne vient perturber le rythme effréné du travail, pas même les allées et venues des clients. La boulangerie, ici, n’est pas un commerce, mais un centre de production vétuste aux murs verts, roses ou bleus, une petite usine fermée sur son activité et qui impose son rythme, sa respiration et ses cadences, aux hommes qui y vivent comme à la caméra.
Si les phases s’enchaînent, du pétrissage au façonnage et à la cuisson, si les gestes se répondent d’un poste à l’autre, chacun en même temps est enfermé dans la répétition de son geste, replié sur soi, si bien qu’à l’enfermement de la boulangerie sur elle-même répond un deuxième enfermement des boulangers sur eux-mêmes. Même les pauses ne les rassemblent pas : chacun semble perdu dans ses pensées, l’un prise du naswar, qui apporte l’ivresse et le plaisir, un autre savoure son thé. Les quelques mots qu’ils échangent alors concernent surtout le réalisateur et ce pays si lointain, si différent, d’où il vient. Le hors-champ, pour eux, ce n’est pas Herat et au-delà, l’Afghanistan, mais la France et nous, les spectateurs."
(Yann Lardeau)

Of Herat, “the Pearl of Khorassan”, one of the Silk Road’s chief cities and much coveted today as in the past, L’Empreinte chooses to show us the city’s less exotic, but also livelier side: the pressure of work on men in a bakery. Outside the bakery’s closed interior, not a single image, only sounds... the roar of motorbikes, the purring of cars, the inevitable hooting of horns, children’s laughter... Nothing from outside perturbs the frantic rhythm of work, not even the customers’ comings and goings. Here, the bakery is not a shop but a dilapidated production centre with green, pink and blue walls, a small factory absorbed by its own activity, imposing its rhythm, its respiration and its pace on the men who live there, as well as on the camera.
Although production is chained, from the kneading to the shaping and then the baking, although gestures follow on from one work station to another, still, each is turned in on himself, a prisoner of his own repeated gesture, so much so that the bakery’s self confinement is echoed in the bakers’ own. Even their breaks fail to bring them together: each seems lost in his own thoughts, one chews naswar, which procures inebriation and pleasure, another savours his tea. The few words they exchange are mainly about the filmmaker and his home country, so far away, so different. For them, what is “off screen” is not Herat and beyond, Afghanistan, but France and us, the viewers.
(Yann Lardeau)

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Sélections et distinctions
  • 2008 • Images en bibliothèques • Paris (France) • Film soutenu par la Commission nationale de sélection des médiathèques
  • 2008 • Cinéma du réel • Paris (France) • Prix des jeunes- Cinéma du réel
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