Pont des fleurs
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Réalisé par Thomas Ciulei • Écrit par Thomas Ciulei
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Roumanie • 2008 • 87 minutes • 16 mm • Couleur
- Réalisation :
Thomas Ciulei - Écriture :
Thomas Ciulei - Image :
Thomas Ciulei - Son :
Marin Cazacu - Montage :
Alexandra Gulea
- Production (structure) :
Europolis Film srl - Ayant droit :
Europolis Film srl
- N° ISAN :
non renseigné
Résumé
"J’ai l’impression de leur voler leur jeunesse. Ils n’ont pas de temps pour jouer." Dans cette ferme, comme dans beaucoup d’autres en Moldavie, la femme est partie travailler à l’étranger, pour combler les dettes, payer les études des enfants, réparer la maison, laissant le père seul à la maison avec les enfants. Costica Arhir met un point d’honneur à bien élever ses enfants. Il surveille leurs études, leur coupe les cheveux, leur fait la lecture et les mobilise pour les travaux de la ferme, le ménage, la cuisine. L’éloignement de la mère est pallié par une organisation collective du travail.
Mais Le Pont des fleurs est plus qu’une chronique de la vie en autarcie de cet homme seul avec ses enfants, au jour le jour, il est aussi un film pédagogique. Pas une de ses actions que le père n’explique à ses enfants, pas un ordre dont il ne donne les raisons. Il fait de sa vie une pièce de théâtre où les corvées se muent en jeux, et dont ses enfants sont à la fois les spectateurs et les acteurs. La mère se rappelle à sa famille de multiples façons : par l’arrivée d’un colis, par la brièveté d’une communication téléphonique, par un dessin au coin d’une porte la représentant avec une robe et un grand chapeau noirs sous un soleil flamboyant, par la durée même du film étalé sur plusieurs saisons. Parfois, Costica parle seul devant la caméra, tirant le bilan des actifs et des passifs de la journée.
Le film change alors de statut et nous donne sa clé : si, pour le réalisateur, il est initialement une description émouvante de la dégradation de la situation des paysans en Moldavie, pour Costica, c’est le moyen le plus astucieux d’écrire à sa femme et de lui donner des nouvelles des siens. Le film s’inverse alors : vu par la mère, il est tout ce qui lui manque."
(Yann Lardeau)
“I feel I’m robbing them of their youth. They’ve got no time to play.” On this farm, as in many others in Moldavia, the wife has left to work abroad, to repay debts, pay for the children’s studies, repair the house... leaving the father alone. Costica Arhir stakes his honour on bringing up his children well. He supervises their studies, cuts their hair, reads to them and mobilises them for the farm work, housework and cooking. The mother’s absence is offset by this collective organisation of work.
But Podul de Flori is not just a daily chronicle of the self-sufficient life of a man with his children. It is also an pedagogical film. Not one of the father’s actions goes unexplained, not one order given without a reason. He transforms his life into a theatre play, where chores become games, where his children are both actors and audience. The family has many reminders of the mother’s existence: a parcel in the post, a short phone conversation, a drawing showing her in a black dress and large hat in blazing sunshine, and by the length of the film itself stretching over several seasons. Some- times, Costica talks alone in front of the camera, listing the day’s good and bad results.
In these moments, the status of the film changes and gives us the key: if, for the filmmaker, it is initially a moving description of the Moldavian farmers’ worsening situation, for Costica, it is the cleverest way of writing to his wife and giving her news of the family. The film then becomes a mirror: seen by the mother, it is everything she misses.
(Yann Lardeau)
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À propos du film
Sélections et distinctions
- 2008 • États généraux du film documentaire • Lussas (France) • Sélection
- 2008 • Images en bibliothèques • Paris (France) • Film soutenu par la Commission nationale de sélection des médiathèques
- 2008 • Cinéma du réel • Paris (France) • Mention spéciale- Jury des jeunes & Prix des bibliothèques