Ma famille à Téhéran

Après avoir suivi des études de cinéma en Suisse, la réalisatrice, d’origine iranienne, revient à Téhéran avec l’intention de filmer sa famille et de retracer son histoire. Elle commence par rendre visite à ses grands-parents en leur demandant de raconter leur vie commune. Mais dès que sa grand-mère évoque son mariage forcé avec son grand-père à l’âge de 13 ans, une violente dispute éclate. Plus qu’une banale scène de ménage, cet épisode donne le ton du film : les traditions patriarcales et oppressives seront sur la sellette, et les hommes au banc des accusés. Au cours de conversations intimes avec sa mère et sa grand-mère, Afsar Sonia Shafie invite ses aînées à parler d’elles-mêmes avec confiance, à raconter leurs mariages précoces, leurs époux violents et infidèles, dépendants de l’opium ou de l’alcool, leurs conditions de vie pénibles marquées par le manque d’argent. Par contraste, la réalisatrice peut ainsi revenir sur son propre parcours d’étudiante ? elle s’était promis de devenir une femme indépendante ? et sur la volonté d’émancipation partagée par ses sœurs et par les jeunes générations..