Mort d'un tribun populiste

Trublion de la scène politique nationale néerlandaise, aussi critique à l’égard de la droite traditionnelle que de la gauche bien pensante, Pim Fortuyn, homme d’affaires à succès et leader populiste montait dans les sondages ; de nombreux observateurs étaient convaincus qu’il deviendrait le prochain Premier ministre des Pays-Bas. Mais, le 6 mai 2002, quelques jours avant les prochaines élections, alors qu’il sortait d’un studio de radio, il est assassiné en plein jour par Volkert Van Der Graaf, aujourd’hui reconnu coupable et condamné à 18 ans de prison par le tribunal d’Amsterdam.
Le parti de Fortuyn gagna un bon tiers des voix aux élections et participa au gouvernement de coalition. Cette victoire posthume n’a certes pas résisté à l’épreuve de la durée aux dernières élections, son parti a perdu significativement, mais les petites phrases du tribun populiste ont laissé des traces profondes dans un pays à forte immigration, et ses anciens opposants se disputent son héritage politique.
Dès lors, il est légitime de se demander si Volkert Van Der Graaf a vraiment agi seul, ou s’il n’est que le bras armé d’une partie de l’establishment soucieux de rester aux commandes du pays.
Quelles attitudes ont développées le monde politique et les médias face à la montée du leader, et dans quelle mesure sont-ils responsables indirectement de son assassinat.