Magdalena Abakanowicz, intérieurs/extérieurs

"Un balancement subtil de la caméra, un rythme sensible et des images soignées approchent la solitude rêveuse de Magdalena Abakanowicz (1930-2017). Parmi les essaims de ses sculptures qui peuplent des galeries, musées et parcs du monde entier (Allemagne, États-Unis, France, Israël, Italie, Pologne, Lituanie...), émergent des assemblées de personnages sans tête, debout ou assis, offrant l’énigme de leur présence.
Dans les années 1960, Magdalena Abakanowicz crée des objets tissés, ni peintures, ni sculptures, qui échappent au classement plastique. Puis les premiers personnages, d’abord en toile de jute, puis en bronze, prennent corps - sortes de "coquilles vides" qui expriment le fragile et périssable "mystère intérieur". Parallèlement, des nuées de formes naissent du fil de fer, de l’argile, du bois, de la pierre ou du béton. Dans chaque cycle, la variation d’un même prototype interroge la nature et son déni de copie conforme. En travaillant les matériaux, la sculptrice rend sensible une donnée fondamentale de l’imaginaire humain, "à la fois si proche et si lointain de la nature". Méditative et charnelle, l’œuvre tend à "révéler les secrets les plus intimes" tout en les préservant."
(Christine Rheys)