Beatriz Gonzalez

Active depuis les années 60, l’artiste plasticienne Beatriz González parcourt dans son œuvre l’arête du seuil qui sépare l’art du commentaire politique, avec une détermination étonnamment lucide. Dans ses toiles, ses peintures murales et le monumental projet d’intervention au cimetière de Bogota – projet qui traverse le film – on distingue non seulement l’esquisse d’une investigation sur le goût latino-américain, mais également toutes les preuves sur lesquelles repose sa certitude qu’à partir d’un moment donné (la prise du palais de justice de Bogota en 1985 où une centaine de personnes ont trouvé la mort) un voile tragique a recouvert la Colombie qui rend impossible toute forme d’humour.
Suivant à la trace cette histoire d’un pays déchiré, Diego García Moreno braque sa caméra avec comme objectif de dépeindre la vie et l’œuvre d’une personne qui, au-delà de toute vision politique ou académique, persiste à se définir en tant que femme "qui peint des choses très tristes avec de très jolies couleurs".