Domicile fixe

Petit bistrot de la place Denfert-Rochereau, la "Brasserie de la Gare" est un domicile fixe pour ses habitués : on y trouve le foyer que l'on n'a pas ou plus, un refuge pour la journée si l'on a dormi dehors, on y laisse ses affaires.
Quelques uns, Gaston, René ou Jacques y passent leurs journées comme en famille, protégés du monde extérieur par Paulette, la patronne. Paulette prête de l'argent à l'un, retrouve la famille de l'autre, explique à un troisième les démarches à faire pour toucher le RMI, offre un café à celui qui a couché dehors, engueule un dernier qui n'a pas payé depuis trop longtemps.
C'est à travers ses relations avec chacun que se dessine le portrait de cette femme de soixante ans, seule quinze heures par jour à la tête de son café et de sa "petite famille". Que Paulette promette une tournée générale ou une lecture du Cid, qu'elle menace d'une paire de gifles ou d'une supension de crédit, de toute façon on l'aime et on revient.