Fusils et Amulettes

Ce film, "Fusils et amulettes", est une enquête sur les trafics de marchandises dans le sud du Niger. "Fusils" parce qu’il traite surtout des trafics d’armes à la frontière du Niger et du Tchad. "Amulettes" parce qu’un Marabout nous sert d’intermédiaire pour entrer dans ce milieu très fermé de la contrebande et qu’il fournit des gris-gris de protection aux nombreux trafiquants rencontrés. Ce sont les deux facettes de la réalité africaine de ce XXIe siècle : la vie que l’on défend à coup de kalachnikovs, et que l’on protége par la magie et la superstition. L’actualité récente en Afrique et particulièrement la chute de Kadhafi en Libye ont influencé les témoignages que j’ai pu recueillir. Aussi, "Fusils et Amulettes" colle à son époque pour trois raisons : D’abord, il traite de contrebande, une activité traditionnelle, liée aux échanges commerciaux qui ont toujours existé entre différents groupes ethniques. Ensuite, les armes alimentent les conflits. Et des tensions interethniques reviennent au-devant de la scène : que ce soit au Soudan, au Kenya, au Nigeria… Elles sont liées au partage des ressources, et sont indirectement influencées par le changement climatique. Un exemple de tensions : les affrontements entre communautés nomades et communautés sédentaires. Les paysans cultivateurs ont toujours vu les pasteurs nomades comme des parasites qui venaient dévaster leurs champs avec le bétail