Sauerbruch Hutton Architekten

Titre anglais : Sauerbruch Hutton Architects
Documentaire
    Réalisé par Harun Farocki • Écrit par Harun Farocki
    Allemagne • 2013 • 73 minutes • Couleur
  • N° ISAN :
    non renseigné
Résumé

Trois mois dans un cabinet d’architectes berlinois. Du bâtiment à la moindre poignée de porte, une interrogation sur la matière et le verbe. Des architectes au travail : rien de plus cinématographique a priori, rien de plus graphique même qu’une alternance de plans entre le dessiné et le bâti, entre le plan et le tridimensionnel. Mais ce film au titre très corporate tourné trois mois durant au sein d’un grand cabinet berlinois s’écarte de cette netteté pour instiller un doute généralisé –un doute pas tant sur la valeur de ceux qu’il filme que sur son propre regard critique. Il n’est pas anodin en effet que pour l’un des projets en cours (un Centre de réalité virtuelle à Laval), les architectes cherchent à fondre l’édifice dans le paysage : l’invisibilité motivée par la destination du lieu fonctionne comme l’indice qu’en architecture, pendant toute la phase d’invention, il n’y a rien à voir, et qu’entre la maquette et la construction, ce n’est pas tant un changement d’échelle qui s’opère qu’un saut brutal, démiurgique, irréparable. Dans ce portrait de groupe, les créateurs apparaissent à la fois comme des maîtres rhétoriciens et comme des enfants jouant avec les matériaux et les couleurs. À travers leurs palinodies, ce ne sont rien moins que les rapports entre le verbe et la matière qu’interroge Farocki – qui à n’en pas douter trouve aussi un miroir du cinéma dans le mystère renouvelé de l’art architectural : produire des formes à partir de discours.
(Charlotte Garson)

Three months in an architects’ firm in Berlin. From the architecture down to the tiniest door handle, a questioning of matter and the verb.
Architects at work: a priori nothing lends itself better to cinema, nothing is more graphic than shots that alternate between the drawing and the built structure, between the two-dimensional plan and the three dimensional result. Yet this film, with its corporate-sounding title, shot over three months in a large Berlin-based firm abandons this clarity to instil a generalised doubt — not so much about the value of those it films as about its own critical viewpoint. Certainly, it is no trifling matter that in one of their on-going projects (a Virtual Reality Centre in Laval), the architects are trying to merge the building into the landscape: the invisibility justified by the end use of the building operates as a clue to the fact that, in architecture, during the design phase there is nothing to see, and that actual construction is less a matter of a change in scale than a sudden, demiurgic leap where there is no going back. In this group portrait, the creators appear both as master rhetoricians and children playing with materials and colours. Through their changing opinions, what Farocki is questioning is nothing less than the relationships between word and matter — which inevitably finds a mirror of cinema in the renewed mystery of architectural art: producing form from discourse.
(Charlotte Garson)

Mot(s)-clé(s) thématique(s)
À propos du film
Sélections et distinctions
Comment avoir accès au film ?