Capesterre-Sans-Eau

L'eau. Sa présence. Partout. Chutes d’eau, rivières, la mer.
Si l'accès à l'eau potable est un droit fondamental qui est dénié à de nombreux Guadeloupéens à travers l'archipel, j'ai choisi de rendre visible cette réalité dans la commune la plus riche en ressources hydriques. On entre en ville, à Capesterre-Belle-Eau. Panneaux, fresques nous disent qu'elle coule à flots. Qu'elle est le symbole, la richesse des Capesterriens. Pourtant, des va-et-vient, des moments d'attente ou au contraire d'agitation rythment le quotidien des habitants confrontés au manque d'eau. Et puis la lutte surgira.
Parfois tumultueuse, orageuse, enthousiasmante. J’ai fait le choix de ne pas m’inscrire dans les pas des politiques, de ne pas leur accorder une place qu’ils occupent habituellement, notamment dans les médias. J’ai préféré privilégier le quotidien des habitants et la façon dont ils s’inscrivent dans une lutte collective. Christophe Colomb a décrit les chutes du Carbet dans son carnet de bord en 1493 comme "une très grande source qui répandait l’eau de tous côtés de la montagne".
Aux lointains échos du premier colonisateur répondront, à la fin de cette histoire, les rythmes du tambour du gwoka, musique de résistance, hier comme aujourd’hui.