Tortue après l'Eden

Apparues il y a quelque 215 millions d’années, les tortues ont su s’adapter aux bouleversements climatiques pour survivre. Parviendront-elles à résister aux conséquences du réchauffement de la planète qui les menacent ? Un voyage dans le temps et dans l'espace entraîne notre tortue à la rencontre de ses congénères. Apparue telle qu'en elle-même avec sa carapace il y a 215 millions d'années, l'héroïne de cette histoire n'a cessé de s'adapter aux variations du climat. Parmi ses techniques de survie, la tortue terrestre a inventé l'estivation : elle s'enfonce dans la terre ou dans la boue, ralentit son métabolisme, referme sa carapace quand elle est pourvue de charnière et attend au frais le retour de la pluie et de températures supportables. En saison froide, elle hiberne : son horloge interne et des mécanismes neurochimiques empêchent son sang de geler, sa respiration ralentit et elle respire dans l'eau, sous la terre ou sous la glace par sa peau. Jadis, elle avait été capable de migrer d'un continent à l'autre en fonction des modifications climatiques : la cistude, tortue d'eau douce commune en France, est arrivée de sa froide Pologne il y a 600 000 ans et la quasi totalité des tortues africaines d'aujourd'hui sont originaires d'Europe ou du Moyen-orient. Mais alors, il y avait peu d'hommes et aucune route à grande circulation sur les territoires qu'elle traversait ! De la tortue grecque à la tortue d'Hermann , en passant par la cistude, la tortue sillonnée d' Afrique et la tortue rayonnée de Madagascar, la voix de la tortue elle-même nous fera voyager sur les territoires de son espèce en France, en Macédoine, au Maroc, au Sénégal, à Madagascar et aux Seychelles, pays où se manifestent à son détriment les conséquences des modifications du climat.