Sempre le Stesse Cose

Titre anglais : Always and Again
Documentaire
    Réalisé par Chloé Inguenaud, Gaspar Zurita • Écrit par Chloé Inguenaud, Gaspar Zurita
    France • 2015 • 79 minutes • HD • Couleur
Résumé

"Cinq femmes filmées sur cinq années : contrairement à ces chiffres qui peuvent faire croire à un exercice oulipien, Sempre le Stesse Cose est la chronique endurante du quotidien de quatre générations (la dernière encore au sein), confinées dans un petit appartement, un basso du quartier napolitain de la Sanità. La pièce principale fonctionne comme un théâtre de poche, avec sa fenêtre unique qui s’ouvre comme un rideau d’où sort l’appel du boulanger ambulant. Mais le titre indique combien l’approche est exempte de toute complaisance folklorique. Des relations tendues se dessinent entre Giovanna et sa grand-mère, à mesure que l’appartement se confirme gynécée : cacochymes, emprisonnés ou exilés sans leur épouse, les hommes n’existent que hors-champ, comme si le choix de filmer surtout la pièce principale produisait un effet centrifuge. Ménage, escamotage des lits pliants, épluchage devant un feuilleton ou visite de la cousine forte en gueule : la répétition des mêmes tâches produit un saisissant effet de jump cut à des années de distance. Même après une grande ellipse qui révèle un décès et une naissance, le lieu semble si immuable que le remplacement d’un canapé-lit tient de la péripétie. Le film fait ainsi apparaître le retour cyclique des grossesses et de départs précoces des jeunes filles comme relevant presque d’une temporalité de mythe qui transcende les déterminations sociales ou psychologiques."
(Charlotte Garson - Cinéma du Réel 2015)

"Five women filmed over five years: although the figures could herald an Oulipian exercise, Sempre le Stesse Cose is a long-term chronicle of the daily life of four generations (the most recent one is still suckling) that live in the confines of a small ground-floor flat in the Neapolitan district of Sanità. The main room serves as a miniature theatre, with a single window that opens like a curtain to let in the call of the travelling baker. But as the title clearly indicates, the film’s approach shuns all complacent clichés. Relations between Giovanna and her grandmother grow tense, as we gradually understand that the flat is the women’s realm: the men, doddery, imprisoned or exiled without their wife, are only present off-screen, as if the choice of mostly filming the main room produced a centrifugal effect. Housework, tidying away the folding beds, vegetable peeling in front of a TV series or visiting a loud-mouthed cousin: the repetition of the same chores produces a striking jump-cut effect years apart. Even after a lengthy omission covering a death and a birth, the place seems so immutable that replacing a sofa-bed is a dramatic upheaval. The film infuses the cycle of pregnancies and the young women’s premature departures with what seems to be an almost legendary temporality, transcending social or psychological influences alike."
(Charlotte Garson - Cinéma du Réel 2015)

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