And the Living is Easy

Documentaire
    Réalisé par Lamia Joreige • Écrit par Lamia Joreige
    France • 2014 • 74 minutes • Vidéo HD • Couleur
  • N° ISAN :
    non renseigné
Résumé

Beyrouth, 2011 : la ville semble saisie d’un étrange calme alors qu’autour la région s’embrase. Comment restituer les paradoxes de cette atmosphère impalpable et pesante, la violence invisible des choix que cela exige ? Lamia Joreige retient cinq personnages en situation de crise, pris entre la tentation de l’exil et le besoin tantôt viscéral, tantôt lancinant de rester. Musicien (Tarek Atoui dans son propre rôle) ou agent commercial, Lamia Joreige a demandé à chacun, devenu acteur pour l’occasion, d’imaginer des scènes s’inspirant de leur vie amoureuse, professionnelle ou amicale, qu’elle a ensuite tournées dans des lieux qui leurs sont chers ou familiers : le front de mer, un quartier d’enfance ou encore tel lieu qui offre un point de vue aimé sur la ville. Et de ce choix nait, plus discret mais inscrit au cœur du film, ce sentiment d’écart de soi à soi-même, une langueur muette qui aiguise et redouble la tension presque ouatée qui traverse le film, loin des éclats de voix et d’une quelconque violence extravertie. Les fantômes d’un passé douloureux encore présent font alors écho à un environnement aussi menaçant (les guerres) que fascinant (les soulèvements égyptiens ou syriens) dont des bribes furtives surgissent, ici via internet où là au détour d’une conversation. Et dans ce balancement des corps aux prises avec la ville et l’Histoire, Beyrouth se reconfigure en autant de moments singuliers à travers lesquels se dessine peu à peu son portrait affectif.
(Nicolas Féodoroff, FIDMarseille 2015)

Beirut, 2011: the city seems strangely calm while all around the region is ablaze. How to convey the paradoxes of this impalpable and heavy atmosphere, the invisible violence of the choices that this demands? Lamia Joreige focuses on five characters in crisis, caught between the temptation of exile and the need, sometimes visceral and sometimes haunting, to stay. Whether a musician (Tarek Atoui as himself) or a commercial agent, Lamia Joreige asked each temporary actor to imagine scenes inspired by their life, whether romantic, professional or social, she then shot in places that were dear or familiar to them: the seafront, a childhood neighbourhood or a place with a particular view of the city. And from that choice arose, more discreet but at the heart of the film, a sense of self distanced from itself, a mute languor that sharpens and doubles the almost muffled tension that pervades the fi lm, far from any shouting and overt violence. The ghosts of a painful past are still present and thus echo an environment that is as threatening (wars) as it is fascinating (the Egyptian and Syrian uprisings), furtive snippets of which arise via internet or in conversation. And in this swaying of bodies at grips with the city and history, Beirut reconfi gures itself into many singular moments through which to gradually paint its emotional portrait.
(Nicolas Féodoroff, FIDMarseille 2015)

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