Chroniques sud-africaines - Mandela 1994-2004

En 1985, l'association de formation à l'audiovisuel Varan organise un atelier de cinéma documentaire à Johannesburg en Afrique du Sud. Les 12 jeunes stagiaires filment leur communauté et leur pays de l'intérieur, au-delà des pauvres clichés journalistiques autorisés. Leur matériel est organisé en chronique, animé par la variété des sujets et des regards, et constitue un véritable voyage au cœur de l'apartheid, qu'il faut regarder aujourd'hui pour mesurer tout le chemin encore à parcourir.
9 sujets sont successivement développés.
D'abord les élections du 6 mai 1987 qui sont réservées au Blancs dans une petite ville minière proche de Johannesburg : s'affrontent le Parti national (au pouvoir) et son opposant de droite le Parti conservateur.
Puis un meeting de l'AWB, mouvement dit culturel d'extrême droite, une fête du racisme ultra.
Suit un portrait de Swinini, mécanicien réparateur de voitures dans les rues de Soweto.
On montre les retraités : percevoir sa retraite est une épreuve d'endurance qui attend, tous les deux mois, de longues files d'hommes et de femmes.
Succède une présentation du dispensaire : la communication entre médecins et malades est difficile dans l'unique dispensaire de Alexandra Township, 100 000 habitants.
On assiste à trois meetings de protestation : contre l'emprisonnement des enfants, contre les élections blanches à l'université, contre les bas salaires des postiers noirs.
On voit aussi la Fête du Centenaire : en 1996, les Blancs repus et satisfaits fêtent "leur" ville du Krugersdorp, une des plus farouchement conservatrices du pays.
On découvre Mobeta Street, l'une des dernières rues du Western Township, où habitent les métis dont le gouvernement organise la destruction au nom des lois de classification raciale et de déplacements forcés de populations.
Enfin on s'arrête au centre Process : à Hillbrow, quartier "gris" (Blancs et Noirs) de Johannesburg, Process est un centre d'abri pour enfants réfugiés des townships, coupés ou privés de leur famille.