Geographies

Documentaire
    Réalisé par Chaghig Arzoumanian • Écrit par Chaghig Arzoumanian
    Liban • 2015 • 72 minutes • HD • Couleur
  • N° ISAN :
    non renseigné
Résumé

Nazareth avait douze ans, Lousaper était encore un nouveau né lorsque le génocide arménien perpétré par les turcs ottomans débuta en 1915. Le film trace les chemins d’exils qu’ils parcoururent ; depuis leur village de Burunkila jusqu'à Beyrouth, passant par Le Caire, l’orphelinat de Saida et celui de Jbeil, avant de se retrouver, des années plus tard autour d’une table, où ils s’aimèrent et décidèrent de fonder une famille. Ses yeux sont ceux de mon père et à présent ils sont les miens.

"Chaghig Arzoumanian a 27 ans, mais elle pourrait en avoir mille : en voix off, elle prend personnellement en charge le passé de sa famille, la sédimentation de prénoms, de récits, de trajets et de photographies qui lui en a été transmis par bribes, on-dit, anecdotes. Sa généalogie arménienne, qui prend des proportions mythiques, est réinscrite dans les paysages d’aujourd’hui. "Les ruines ont fusionné avec la terre", entend-on de la plaine d’Anatolie que ses grands-parents ont quitté enfants au début du génocide arménien. Mais la cinéaste découvre d’autres exils sous cet exil, plus anciens, dont elle incruste les fantômes dans le présent – familles persécutées pendant le sultanat au seizième siècle, enfants épargnés en 1915 par la chance d’une circoncision médicale, tête coupée d’un époux découverte par sa femme. Cette violence historique a pour contrepoint l’éclat intime, chaleureusement familial, d’histoires plus récentes. L’abstraction topographique cède sous le récit familial, un homme fabrique trois barques avec une orange; des fruits poussent en surimpression sur un champ stérile. De l’Anatolie, l’exil a mené à Beyrouth, où Chaghig Arzoumanian est née, mais une branche de la famille a bifurqué au Caire, à Damas, Jaffa... La carte devient tapisserie aux couleurs et aux motifs multiples, changeants – une épopée tissée de fils individuels."
(Charlotte Garson - Cinéma du réel)

"Chaghig Arzoumanian is 27, but she could be a thousand years old; it is her voice-over that we hear telling her family’s past with its accumulation of first names, stories, journeys and photographs handed down to her in snippets, through hearsay and anecdotes. Her Armenian genealogy, which is of mythical proportions, becomes re-inscribed in today’s landscapes. We learn that “the ruins have fused with the land,” referring to the Anatolian plain that her grandparents left in their childhood in the early days of the Armenian genocide. Yet, beneath this exile, the filmmaker discovers other even older ones and she incrusts their ghosts onto present times – families persecuted under a sixteenth-century sultanate, children spared in 1915 thanks to a providential medical circumcision, a husband’s severed head discovered by his wife. The only counterpoint to this historical violence is the warmly intimate vibrancy of more recent stories. Topographical abstraction gives way to a family story; a man builds three ships out of an orange and superimposed fruit grow over a barren field. From Anatolia, exile wends its way to Beirut, where Chaghig Arzoumanian was born, but a family branch splits off in Cairo, Damascus, Jaffa… The map turns into a tapestry of many changing colours and patterns – an epic woven together out of individual threads."
(Charlotte Garson - Cinéma du réel)

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