Exile Exotic
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Réalisé par Sasha Litvintseva • Écrit par Sasha Litvintseva
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Royaume-Uni, Turquie, Russie • 2016 • 14 minutes • Couleur
- Réalisation :
Sasha Litvintseva - Écriture :
Sasha Litvintseva - Image :
Sasha Litvintseva - Son :
Sasha Litvintseva - Montage :
Sasha Litvintseva
- Production (structure) :
Sasha Litvintseva - Ayant droit :
Sasha Litvintseva
- N° ISAN :
non renseigné
Résumé
"Il est des pèlerinages si insolites qu’ils se pratiquent sans bouger, assis autour d’une piscine. Exile Exotic est de ceux-là. Alors que sur une bande-son opératique, des chants de sirène lancinants évoquent quelque odyssée lointaine, Sasha Litvintseva, exilée russe, relate en voix off un dialogue avec sa mère qui s’est tenu face à un luxueux simulacre architectural du Kremlin. "Je suis née l’année où l’Histoire était censée finir. Mais l’Histoire se répète." Notant l’année commune, 2004, qui vit l’érection de cet hôtel turc et le début de son exil, la cinéaste relie les deux "ex", exil et exotisme. L’exemple d’une cathédrale russe rasée par les soviétiques puis reconstruite à l’identique sans marque de cette disparition frappe l’imagination, emblématique d’un ripolinage proche du révisionnisme. Visuellement, l’eau prend en charge ces reflets trompeurs, mais ce jeu sur la surface n’est jamais superficiel, il touche au refoulement nocif d’un passé tragique. Aussi le mot "réplique", dans le sens de reproduction d’un bâtiment, vient-il ici à l’esprit dans sa polysémie : "répartie" et "second séisme". Revoir sans revoir, revenir sans revenir, dialoguer avec sa mère sans se faire comprendre… autant de manifestations d’une impossible appartenance à un bord ou à un autre, au pays d’origine comme à la "villégiature" clinquante qui lui succède."
(Charlotte Garson)
"Some pilgrimages are so astonishing that people make them without moving, sitting round a swimming pool. Exile Exotic is a case in point. While its operatic, haunting siren songs evoke some far-off odyssey, Sasha Litvintseva, a Russian exile, gives a voice-over account of a conversation with her mother in front of a luxurious architectural replica of the Kremlin. “I was born the year that History was supposed to end. But it repeats itself.” Picking up on the common date, 2004, which saw the construction of this Turkish hotel and the beginning of her exile, the filmmaker links the two “exes” of exile and exotic. The example of a Russian cathedral razed to the ground by the Soviets, then rebuilt identically leaving no trace of its disappearance, strikes the imagination as an emblem of a glossy revamping akin to revisionism. Visually, water is used to convey these misleading reflections, but these surface effects are never superficial, and instead touch on the harmful repression of a tragic past. This “replica” or duplication seems to remind us that history repeats itself on a miniature scale. Seeing again without seeing again, returning without returning, talking with her mother without making herself understood… all evidence the impossibility of belonging to one side or the other, to the home country or to the tawdry “holiday resort“ that has taken its place."
(Charlotte Garson)
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À propos du film
Sélections et distinctions
- 2016 • Cinéma du réel • Paris (France) • Compétition internationale Courts Métrages