Cocafé

Cocafé met en avant un personnage inconnu à l’époque du tournage (1994)… l’actuel président bolivien Evo Morales. À l’époque, l’homme est le leader incontesté des producteurs de coca, c’est aussi la bête noire de l’ambassade américaine qui n’hésite pas à le comparer à Oussama Ben Laden sur l’échelle de dangerosité pour la paix mondiale… Rien moins. En fait, l’enjeu majeur est le contrôle de la production de la coca… feuille sacrée de l’Inca pour les uns… matière première maudite qui sert à fabriquer la cocaïne pour les autres. Evo Morales rappelle non sans humour que l’on ne condamne pas les producteurs d’étain sous prétexte qu’il existe du trafic illicite d’armes à l’échelle de la planète…
Le documentaire aide à mieux comprendre les enjeux économiques et sociaux, agricoles aussi qui se joue derrière cette feuille verte au goût amer que mâchent sans relâche les mineurs avant de descendre au fond. En réalité, la coca est bien la seule filière économique qui embauche dans un contexte de crise généralisée. Elle recycle les gueules noires mises à pieds et les chômeurs des villes… elle paie décemment et avec garanti des paysans qui pleurent misère en produisant du café ou de la quinua, même équitables ! Et ce n’est finalement pas un hasard si la feuille de l’Inca a permis de hisser au palais présidentiel, un indien… C’est un peu la revanche de l’Inca… C’est en tout cas cela que pensent très fort la majorité de la population…