Hitler... connais pas !
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Réalisé par Bertrand Blier • Écrit par Bertrand Blier
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France • 1963 • 88 minutes • Noir & Blanc
- Réalisation :
Bertrand Blier - Écriture :
Bertrand Blier - Image :
Jean-Louis Picavet - Son :
Robert Biart - Montage :
Michelle David - Musique originale :
Georges Delerue
- Production (structure) :
Chaumiane Productions - Ayant droit :
Chaumiane Productions
- N° ISAN :
non renseigné
Résumé
À partir d'interviews d'une dizaine de jeunes gens et jeunes filles qui racontent leur enfance et leur vie quotidienne, Bertrand Blier compose sa propre vision, assez pessimiste, de la jeunesse des années 60.
Réalisé en référence au "cinéma-vérité", qui cherchait à s'approcher du réel par l'utilisation d'interviews directes, ce premier film d'un jeune cinéaste a soulevé une polémique à sa sortie pour sa prétention à l'objectivité.
"1963, studio d’Épinay. Tandis que les projecteurs se mettent en place, Huguette se fait maquiller, non sans trac. Dans quelques instants, elle sera exposée à trois caméras, tout comme trois autres filles et quatre garçons âgés de 15 à 22 ans. Fils d’entrepreneur ou ouvrier, glandeur, lycéen, mannequin, mère célibataire ou bourgeoise libérée, chacun évoque l’enfance, les parents, l’amour, le travail, l’avenir. Des propos que Bertrand Blier, alors âgé de 23 ans, rapproche à la manière d’une conversation à bâtons rompus…
Abusés ou désabusés ? Spectacle plutôt qu’enquête, comme annoncé au générique, le film prétend moins donner la parole à une génération qu’en proposer une image subjective. Si l’émotion affleure par moments, le cinéaste semble prendre un malin plaisir à rapprocher, dans un jeu de champ/contrechamp railleur, à l’occasion cruel, les récits de jeunes qu’il a recrutés parfois dans les foyers ou les prisons. Plus que le sentiment d’abandon, la détresse ou le désir d’aimer, se disent sans fard les préjugés sociaux, le matérialisme forcené, la guerre des sexes.
Ce ping-pong verbal tourne au portrait à charge des enfants de l’après-guerre, dont l’indifférence amnésique, notamment à la politique et à l’histoire, semble criante, moins de vingt ans après la chute du nazisme. D’où un titre qui, précisons-le, ne constitue en aucun cas une citation. Une vision dérangeante, doublée d’une charge antibourgeoise qui fera par la suite la renommée du cinéaste, et qui valut au film d’être interdit aux moins de 18 ans et retiré de la compétition cannoise !"
(ARTE)