De quelles voix êtes-vous la beauté ?

Ce film est un récit à cinq voix, celles des musiciennes du quatuor Ardeo et la mienne, parallèle. Je mets en scène leur désir d'absolu musical, dérobant quelque chose qui ne m'appartient pas. C'est un cheminement entre les sensations qu'elles éprouvent quand elles jouent, et les miennes à les regarder, les écouter, les inventer. Les visages des quatre musiciennes apparaissent doucement, comme des dessins préparatoires à un tableau. La musique qu'elles expriment est proche des rêves où les sensations et les images se mêlent.
Parfois une interprétation leur échappe, les surprennent, les séduisent. Quand elles s'arrêtent, elles parlent; leurs mots n'arrivent pas à tout dire et cela crée des tensions. En écoutant leur musique, je convoque des images que je filme régulièrement depuis des années : jeux de nuages, herbes agitées par le vent, pluie qui frappe les carreaux d'une fenêtre. Je les repeint ou leur enlève leurs couleurs.
La musique du dernier quatuor de Beethoven se déploie de la naissance du monde au chaos de son autodestruction.