Barrage d'arrêt fixe et fermé au niveau du carrefour Hamdalaye

Titre anglais : Fixed Barricade at Hamdalaye Crossing
Documentaire
    Réalisé par Thomas Bauer • Écrit par Thomas Bauer
    France, Guinée • 2020 • 70 minutes • HD • Couleur
Résumé

"Conakry, Guinée. Le 28 septembre 2009, lors du premier tour des présidentielles, la garde prétorienne d'élite se livre à un massacre dans le Stade du 28 septembre. 2010, à la veille du second tour, dans un contexte tendu, de nombreuses exactions sont commises, notamment dans les faubourgs, à Hamdalaye. 2018, Thomas Bauer y rencontre un groupe de jeunes plaignants. Et cette petite troupe d'organiser des répétitions afin de se préparer à un hypothétique procès. Juger, enquêter ? L'enjeu ici est autre : comment dire l'Histoire, ses faux semblants. Ce sera d'abord une terrasse couverte transformée en une scène dont ils sont les seuls acteurs et spectateurs. Faux huis-clos, la ville visible en contre-bas. Il faut reprendre, ajuster, trouver les mots, s'adapter à la rhétorique judiciaire en français : "il ne faut pas...", "tu dois…". Cette troupe de circonstance se prête au jeu d'inscrire du commun, comme le suggèrent ces lignes tracées au mur, à la manière d'une portée dans l'attente d'une partition. Dans ce décor de fortune, un drap blanc agité par le vent, quelques costumes en contrepoint aux uniformes militaires – casquettes, barrettes – atours pour d'autres jeux, d'autres rôles. Question de régime de représentation, et mouvement de vrille, ce procès de fiction ouvre sur un pas de deux de l'Histoire. Alors que dehors, en forme de contre champ et de réminiscence, surgissent là le stade, ici une troupe d'improbables chanteuses, le Palais du peuple déserté, et que restent en mémoire la présence d'ONG évoquées au détour des répétitions, ou ce dénommé De Gaulle sans cesse invoqué. Se devinent alors d'autres jeux et emboîtements souterrains. Où le procès de substitution qui prend corps sous nos yeux renvoie en miroir à d'autres théâtres politiques et laisse poindre d'autres nouages."
(N.F. - FIDMarseille)

"Conakry, Guinea. On 28 September, 2009, the day of the first round of the presidential election, the elite praetorian guard carried out a massacre at the Stade du 28 Septembre. In 2010, a day before the second round, in a strained atmosphere, many acts of violence broke out, especially in the suburbs, at Hamdalaye. In 2018, Thomas Bauer met a group of young plaintiffs. Like a small theatre company, they set up rehearsals for a hypothetical trial. Judging, investigating? Something else is at stake here: how to tackle History and its charades. First, they turn a covered terrace into a stage, with them as sole actors and spectators. It is a fake enclosed space, since we can see the city bellow. Together they make corrections, adjustments, they search for the right words and get used to the French legal rhetoric: "you cannot…", "you must…". The provisional company is ready to build a sense of togetherness, as suggested by the lines drawn on the wall, like a staff waiting for its notes. In this makeshift set, a white sheet flutters in the wind, a few costumes lie around alongside military uniforms – caps, hair clips – prooming for other games, other parts. A different form of performance, a spiralling movement, and this fictional trial leads to a pas de deux of History. Meanwhile, outside, like a countershot or a reminiscence, here the stadium, there a group of odd singers, or the deserted Palais du Peuple appear suddenly; and during the rehearsals, the group recalls the presence of NGOs or invoke the memory of De Gaulle. Then we get the sense of other games and interlockings bellow the surface. And the substitute trial that is taking shape before our eyes holds up a mirror to other political theatres, refers to other connections."
(N.F. - FIDMarseille)

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