Voin

Documentaire
    Réalisé par Gaëlle Boucand • Écrit par Gaëlle Boucand
    France, Bulgarie • 2020 • 30 minutes • HD & 8 mm • Couleur
Résumé

Après vingt ans passés en Europe de l'Ouest, Voin retourne à Sofia, où il est né. Alors qu'il retrouve différents lieux où il a grandi, sa mémoire chemine à travers le temps.

"Voin a grandi dans la Bulgarie communiste. Après vingt ans passés en Europe de l’Ouest, il retourne à Sofia sur les lieux de son enfance et de son adolescence. Son portrait se compose de lieu en lieu, de souvenir en anecdote. Depuis
JJA, Gaëlle Boucand travaille le genre du portrait avec un bonheur répété. Les ingrédients de cette réussite ? Des modèles qui aiment et savent se raconter et une cinéaste qui, par la mise en scène du corps et de la parole dans des lieux précis, élargit le portrait à de plus vastes évocations. Chaque lieu est une scène et Voin, très bon conteur, bavard et concis à la fois, ne se fait pas prier pour y façonner ses fragments de mémoire. L’intuition décisive de Gaëlle Boucand consiste à utiliser l’excentricité de son ami pour inventer un regard de biais, décentré, sur la vie à Sofia à la fin de l’ère communiste. L’immense et magnifique salle de spectacles où travaillait sa mère est un endroit choisi pour se remémorer à deux le jour de la chute du régime. Du cou coupé du coq qui voulait l’énucléer aux rites d’initiation sexuelle dans la maison interdite, Voin campe les saynètes d’un roman d’apprentissage bataillien, cru et souverain. En racontant ses travestissements, il revendique aussi l’exercice d’une liberté, d’une agilité à se mouvoir dans le cours de l’Histoire. Voin l’imite, en hérite, et c’est l’Histoire qui transparaît dans une tonalité rafraîchie, une vitalité excentrique et mineure, loin des lieux communs du récit majoritaire. Et quand, penché sur le vide au 19e étage de la tour Tolstoï, le trentenaire contemple les barres d’immeubles du quartier Espoir de son enfance, son vertige est contagieux, et la sensation (dé)grisante."
(C.N. - FIDMarseille)

"Voin grew up in communist Bulgaria. After twenty years in Western Europe, he returns to those places in Sofia where he spent his childhood and adolescent years. His portrait’s composition moves from place to place, and from memories to anecdotes. Since JJA, Gaëlle Boucand has been working on portrait genre with reiterated joy. The ingredients for such success? Models who love and know how to tell themselves and a film-maker who, by staging body and speech in specific places, extends portraits towards broader evocations. Each place is a scene and Voin, a fine story-teller that he is, is both chatty and concise, and more than willing to give shape to his own fragments of memory. Gaëlle Boucand’s crucial intuition consists of using her friend’s eccentricity to invent a decentered, oblique gaze on life in Sofia at the end of the communist era. The immense and magnificent concert hall where her mother used to work is chosen so they both can be reminiscing of the day the regime collapsed. From the rooster’s decapitation to the sexual initiation rituals in the forbidden home, Voin establishes miniature scenes of an apprentice novel in the style of Bataille, at once crude and sovereign. By telling stories about his disguises, he also makes claims for the exercise of freedom, of the kind of supple movement required through the course of History he inherits. Voin imitates it, letting History reappear in a refreshed tonality, a minor and eccentric vitality, far removed from most commonplaces of storytelling. And, when leaning over the void, up above the nineteenth floor of the Tolstoï tower, the thirty-year-old man contemplates the low-rent buildings of his childhood’s district of Hope, his vertigo becomes contagious, and the sensation is both thrilling and chilling."
(C.N.)

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