Comment Lemmy Caution et OSS 117 ont sauvé les films d'espionnage made in France - (...Ou pas ?)

L’histoire de ce documentaire est née d’une passion pour les films d’espionnage français de l’après-guerre, à la fin des années 60, peu importent les moyens ou le bon rendu des films, car ce qui comptait et compte toujours, c’est la croyance au pouvoir des images. Mais que reste-t-il aujourd'hui de ce genre cinématographique ? Pourquoi tant de cinéastes, de Godard à Tarantino, de Scorsese à Coppola, en France, Michel Hazanavicius, Olivier Assayas, Nicolas Bedos l'admirent autant ? Au fond, quel fut son secret ?
Il y a bien sûr deux manières d'envisager ces films d’espionnage : soit comme un immense bêtisier des films de prestige (pas chers à produire, rapides à faire) soit comme le meilleur du cinéma avec des diamants noirs d'énergie brute qui ont parfois entrouvert la porte d'une certaine modernité en permettant aux films de se renouveler.
Comment faisait-on du film d’espionnage hier ? Rien de ce qui est décrit ne s’appuie sur des faits réels puisque le point de départ repose sur les œuvres respectives de Peter Cheyney et de Jean Bruce. Hunnebelle et Borderie furent, quant à eux, déconsidérés en leur temps par l’ensemble des critiques de cinéma, car il leur était difficile de s’étendre sur une œuvre qui ne prétendait pas offrir plus que ce qu’il y a à l’écran. Pourtant, le manque de finesse ou de profondeur était largement compensé par une générosité de chaque instant, et une absence globale de prétention qui permettait tout simplement d'apprécier le spectacle.
En multipliant les points de vue extérieurs, en offrant le regard d’autres cinéastes, de comédiens et d’experts de ce genre cinématographique, le documentaire révèle la complexité des personnages, leurs ambiguïtés, leurs failles, révélatrices d’une France qui commencera définitivement sa transformation dès 1968.