Je suis une héroïne périphérique

Documentaire
    Réalisé par Muriel Montini • Écrit par Muriel Montini
    France • 2021 • 84 minutes • Couleur
  • N° ISAN :
    non renseigné
Résumé

"Trop à droite, trop à gauche, dit l’homme à la caméra du premier plan. Héroïne, Muriel Montini l’est car c’est sur sa vie qu’elle se retourne, telle que ses films en ont imprimé les traces. Mais parce qu’elle s’est bien gardée d’en être le centre, ces traces autobiographiques peuvent aujourd’hui devenir autant de départs de fiction, d’autofabulation. Héroïne périphérique. Mais alors quoi au centre ? Le noir du temps qui passe, la nuit où l’on craint de bientôt entrer et qui engloutit les amis et les amants, toutes les histoires vécues. De la matière des rushes accumulés au fil des ans, Muriel Montini arrache des éclats de souvenirs pour dessiner, autour du centre obscur, la constellation du temps perdu et retrouvé. Visages en pleine lumière, gestes à contre-jour, rideaux comme des voiles funèbres sur les corps et les images, arrêts sur image qui fixent le grain de la pellicule en poussière d’oubli. Voyage d’hiver sur l’océan du souvenir. Le montage des affections cultive le secret : des histoires vécues ne demeure que l’intensité, la vivacité des élans. L’autoportrait se diffracte dans les conversations amoureuses, dans les silhouettes à demi-effacées des passants anonymes, dans les visages ou les démarches d’autres héroïnes de cinéma : Aurore Clément filmée par Akerman, Simone Simon en devenir-féline, Domiziana Giordano main tendue vers l’homme qui, à la fin de Nouvelle Vague, la sauve de la noyade. "Seul le cinéma autorise Orphée à se retourner sans faire mourir Eurydice". Du théorème godardien, le film de Muriel Montini est la vive et mélancolique démonstration."
(Cyril Neyrat - FIDMarseille)

"Too far to the right, too far to the left, says the man in the foreground with the camera. Muriel Montini is a heroine, as she looks back on her life, recorded in her films. But because she was careful not to be at the centre, these autobiographical traces may now become the starting point for fiction, for self-fiction. Peripheral heroine. But what to place in the centre? The blackness of passing time, the night that we fear to enter all too soon, which devours friends and lovers, all our life stories. From the rushes amassed over the years, Muriel Montini extracts fragments of memories, drawing, around the obscure centre, the constellation of time lost and found. Faces in full light, backlit movements, curtains like funereal shrouds over bodies and images, freeze-frames that fix the grain of the film in the dust of oblivion. A winter journey across the ocean of memory. The montage of attachments cultivates secrecy: only the intensity, from the life stories remains only the vivacity of impulses. The self-portrait diffuses through amorous conversations, in the half-obscured figures of anonymous passers-by, in the faces or steps of other film heroines: Aurore Clément filmed by Akerman, Simone Simon turning into a cat, Domiziana Giordano hand stretched out to a man who, at the end of Nouvelle Vague (New wave), saves her from drowning. “Only cinema allows Orpheus to turn around without killing Eurydice”. Muriel Montini’s film is a vivid and melancholic demonstration of the Godardian theorem."
(Cyril Neyrat - FIDMarseille)

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