Laberint Sequences

Documentaire
    Réalisé par Blake Williams • Écrit par Blake Williams
    Canada • 2023 • 21 minutes • Couleur
  • N° ISAN :
    non renseigné
Résumé

À Barcelone, dans le Laberint d’Horta, le film trace plusieurs parcours en quête du centre du jardin, où trône une statue du dieu Éros. En passant d’un itinéraire trompeur à un autre, la structure répétitive du labyrinthe se fissure peu à peu, et c’est un mystérieux monde sous-jacent qui inonde alors l’enceinte.

"Régulièrement, les techniques de projection en relief ont cherché à secourir le regard borgne du cinéma, sans y parvenir vraiment ni jamais résoudre tout à fait cette question : quel serait le sujet, sinon le décor idéal d’un film "en 3 dimensions" ? Naturellement, Hollywood a répondu : l’espace infini des rêveries cosmiques.
Godard, avec une semblable évidence, rétorquait dans Adieu au langage : le couple. Blake Williams à son tour émet une hypothèse : le labyrinthe serait ce terrain idéal. En déambulant dans les allées du Labyrinthe d’Horta, à Barcelone, Laberint Sequences oppose et fait se confondre deux structures : celle du film lui-même et celle du labyrinthe. Il est vrai que, du labyrinthe à l’image anaglyphique, court une commune illusion : la profondeur y est un leurre, tout comme le mouvement qui est le déguisement d’un surplace. La logique structuraliste et ludique de cette enquête sur la forme fait un autre honneur aux allées de cyprès du labyrinthe : celui d’y retrouver intacte la révélation qui fut celle des films de Michael Snow. Celle-ci tient dans un beau paradoxe : la structure, en dépit des apparences, est promesse de perdition. Ainsi, fidèle à la logique du labyrinthe qui feint de vous guider pour mieux vous perdre, Laberint Sequences s’achève, ayant fait un détour par les images d’une vieille série B nourrie de la même intuition, dans les limbes d’un vertigineux voyage intérieur."
(Jérôme Momcilovic - Cinéma du réel)

At the Laberint d’Horta in Barcelona, the film charts several journeys into the garden in search of its centre, where a statue of Eros waits. As the film navigates the maze’s false pathways, its recursive structure begins to crack, and a mysterious underworld floods its gates.

"Techniques designed to give viewers an illusion of depth have repeatedly sought to supplement cinema’s one-eyed gaze, to no definitive avail and without ever settling this question: what would be the ideal subject, or the ideal setting, of a “3-dimensional” film? Hollywood was quick to whip up an answer: the infinite space of cosmic fantasies.
Godard retorted with equal confidence in Goodbye Language: the couple. Blake Williams ventures another suggestion: the ideal setting is the maze. Meandering through the pathways of the Horta Labyrinth in Barcelona, Laberint Sequences contrasts and conflates two structures: the structure of the film, the structure of the maze. Significantly, a similar illusion runs through the labyrinth and the anaglyphic image, where depth is a deception and motion, inertia in disguise. As the film makes it way between the cypress hedges of the maze, the structuralist and playful approach taken by this investigation into form reaffirms the revelation once made by the films of Michael Snow. It’s a fine paradox that can be expressed in the following terms: despite appearances, structure is the promise of getting lost. Laberint Sequences is true to the logic of the maze, which pretends to guide visitors all the better to lead them astray. After taking a detour through the images of an old B-movie embracing similar insights, the film ends in the limbo of a dizzying inner journey."
(Jérôme Momcilovic - Cinéma du réel)

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