Ever Since I Knew Myself რაც თავი მახსოვს [Rats tavi makhsovs]

Dans le paysage changeant de la société post-soviétique, l’autrice entreprend un voyage profondément personnel. Dans un dialogue intime avec sa mère, attachée au système, elle explore la relation entre deux femmes de générations différentes, dont les points de vue s’opposent, mais qui partagent un amour profond l’une pour l’autre.
Cette conversation est entrecoupée d’histoires d’enfants issus d’espaces d’éducation non formelle, alors que l’autrice voyage à travers la Géorgie. Elle observe des enfants qui suivent des cours de musique, de danse et d’autres activités dans des lieux qui reflètent l’ambiance de sa propre enfance.

"Petite, Maka Gogaladze était forcée de suivre des cours de piano. Pendant sept ans, deux fois par semaine, elle fondait en larmes à l'idée d'y aller. Aujourd'hui, elle confronte sa mère qui lui répond par l'argument d'un nécessaire apprentissage de la discipline. Partant de son expérience personnelle, la cinéaste observe les mécanismes de la mise au diapason d'une société entière - en l'occurrence géorgienne -, en saisissant les lieux semblables à ceux de son enfance : une leçon de piano donnée par une maîtresse aux mots qui briment, une classe de ballet où l'on fait plier les corps, un cours où l'on apprend les poèmes à la gloire de la mère patrie et de ceux qui la défendent - ou comment les pouvoirs circulent et nous traversent. Par une composition du cadre aussi droit que celui de l'éducation qu'il dépeint, la cinéaste Maka Gogaladze met en lumière la rigidité d'un carcan tout en s'en déjouant d'un humour caustique. Un jeu de cinéma drôle et salutaire qui permet au passage de rompre avec les forces d'un pouvoir qui s'étaient discrètement immiscés entre elle et sa mère."
(Mourad-Anis Moussa - Visions du Réel)