Carnets d'alpage

Albert, Joannès et Bruno sont des (grands) enfants de la Côte d'Aime en Savoie. Ils racontent, avec humour et émotion, le récit d'une vie, leur vie. Carnets d'alpages suit ces trois alpagistes au pays du beaufort. Regards, gestes, amitié et paroles de montagnards sont glanés autant au milieu des troupeaux d'altitude, autour des chaudrons fumants des chalets d'alpage, qu'à la table d'une cuisine en formica. Doucement, au son des carrons et du vent des cimes qui descend de la Pierra Menta, le film entre dans ce qui paraît aujourd'hui un autre monde. Celui des grandes familles d'agriculteurs où l'on plaçait les enfants chez un patron, là-haut pour 100 jours. Cela faisait une bouche de moins à nourrir. Celui de la vie d'en haut et, entre deux saisons à la grande montagne, celui de la vie d'en bas. Celui des migrations saisonnières, du travail à l'usine ou à la mine. Celui où l'on préférait, malgré la dureté des 15 heures de travail quotidien, traire les vaches à 2000m par tous les temps plutôt que de ramasser les patates autour du village. Albert a essayé l'usine et, après une demi-journée de travail, s'en est vite retourné dans les alpages. C'est sans doute là tout le mystère de la montagne quand on l'a dans la peau. Et il transpire dans ce film.