Sans souci, l'art d'Aloïse

En 1941, Jacqueline Forel est étudiante en médecine et elle rencontre à l’asile de la Rosière en Suisse, Aloïse Corbaz, 55 ans, internée depuis 1918. Aloïse parle peu et de façon totalement cryptique, mais elle peint. Jacqueline Forel est à peu près ignorante de tout ce qui touche à la vie et à la "maladie" d’Aloïse mais elle est fascinée par sa production artistique. Ces deux femmes, qui n’ont a priori rien en commun, vont construire, autour des images d’Aloïse, une relation qui ne s’interrompra qu’à la mort de celle-ci (en 1964). Cette rencontre fut non seulement à l’origine de la reconnaissance d’Aloïse comme artiste, mais aussi une étape déterminante de la vie de Jacqueline Forel. Aujourd’hui, Jacqueline Forel, 82 ans, reconnue depuis longtemps comme la spécialiste de l’œuvre d’Aloïse, continue à chercher et à transmettre les clefs d’un univers qui ouvrent aussi quelques portes bien réelles.