Sara Gómez

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Enfant de la révolution, la jeune femme née dans les années 1940 à la Havane étudie le journalisme, la philosophie et l'éthnologie. Elle arrive plus tard au cinéma en devenant assistante sur des tournages. Elle travaille notamment avec Tomas Gutiérrez Alea, cinéaste cubain, mais aussi Agnès Varda sur le film Salut les Cubains (1963).

Dans les années 1960-1970, la jeune femme se tourne elle aussi vers la réalisation de ses propres documentaires en affirmant une pensée libre et anticonformiste. Ses courts métrages, Iré a Santiago (1964), Guanabacoa : crónica de mi familia (1966) et Y tenemos sabor (1967) explorent des aspects méconnus de la culture afro-cubaine permettant à son travail de porter un regard aigu sur ses racines, mais aussi un regard nécessaire sur la réalité qui l'entourait durant cette époque si controversée. Avec vigueur, Sara Gomez n'hésite pas à se confronter à des sujets sensibles et à prendre position dans des documentaires qui mettent à jour contradictions et préjugés. Son film Mi aporte, fera alors l'objet d'une interdiction de la part des autorités culturelles cubaines.

Au début des années 70, elle tourne son premier long métrage De cierta manera, mais décède avant d'avoir pu terminer le film.

En se servant du médium cinéma pour étudier l'évolution des mentalités dans une société où les fantômes d'un passé restent particulièrement présents, mais aussi en explorant son propre rapport à sa culture, à son pays, à sa famille, l'œuvre de Sara Gomez révèle la difficile intégration des femmes noires et la réalité de celles et ceux en marge.

(Source : Festival International du Film Insulaire de l'Île de Groix & Tënk. Notice biographique mise à jour en février 2024)

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