Wim Wenders
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Après de courtes études de médecine et de philosophie, Wim Wenders intègre l'école de cinéma de Munich, la Hochschule fur fernsehen und film, faute d'avoir réussi le concours d'entrée de l'Idhec. Spectateur assidu des cinémathèques, il devient critique de cinéma, tout en réalisant quelques courts métrages. Après son film de fin d'études (Summer in the City, 1969), Wim Wenders participe au foisonnement du jeune Nouveau Cinéma allemand du début des années 1970, dont il deviendra l'un des principaux représentant. Avec l'écrivain et scénariste Peter Handke, il signe une série de longs métrages sur l'Allemagne contemporaine, le plus souvent sur le mode du roman d'apprentissage.
L'Angoisse du gardien de but au moment du penalty (1971), Alice dans les villes (1973), Faux mouvement (1974) ou Au fil du temps (1975) révèlent un cinéaste critique et cinéphile, qui met en scène ses angoisses et son goût du vagabondage avec une certaine rigueur esthétique.[...]
Après un émouvant hommage documentaire à Nicholas Ray (Nick's Movie, 1979), qui confirme son attrait pour le cinéma américain, Francis Ford Coppola lui propose de travailler à un hommage au romancier Dashiell Hammett. Ce projet, qui prend des proportions pharaoniques (quatre années de tournage), accouche d'un film somptueux qui échappe quelque peu à son auteur (Hammett, 1982). C'est à la lumière de ce tournage compliqué qu'il faut comprendre la mise en abyme de L'État des choses (1981), une fiction située au Portugal, prétexte à une réflexion jugée passionnante sur le rapport du cinéma avec la réalité.
La consécration vient avec Paris, Texas (1983), une production indépendante qui donne une vision nouvelle de l'Amérique. La beauté des images et l'excellente direction d'acteurs (Nastassja Kinski, Harry Dean Stanton, Dean Stockwell) caractérisent ce mélodrame en forme de road-movie, qui remporte la Palme d'or à Cannes. Le cinéaste retourne en Allemagne avec Les Ailes du désir (1986), allégorie superbement filmée sur Berlin et son pays natal. Jusqu'au bout du monde (1990), une comédie dramatique sur fond de science-fiction difficilement achevée, confirme une tendance à l'emphase philosophique qui l'éloigne de ses admirateurs.
Durant la décennie suivante, Wim Wenders renouera avec le public avec Buena Vista Social Club en 1998, un documentaire somptueux sur la musique cubaine qui sera un succès international et inattendu, et The Million Dollar Hotel en 1999, une étrange fable sur le destin tragique d'individus marginaux et livrés à eux-mêmes dans un Los Angeles de misère. En 2001, il revient au documentaire musical avec The Soul of a Man, où le cinéaste communique au spectateur son amour du blues à travers l'évocation très personnelle de ses trois artistes préférés.
Les réalisations de Wim Wenders se font ensuite plus rares. En 2003 il signe Land of Plenty, un film à la photographie impeccable et qui rend poétique le sombre portrait d'une Amérique traumatisée et rendue paranoïaque par les attentats du 11 septembre. Le réalisateur participe au film collectif Chacun son cinéma, réalisé à l'occasion du soixantième Festival de Cannes en 2007.
(Source : Ciné-Ressources)