Miloš Forman

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Miloš Forman naît le 18 février 1932 à Caslav (Tchécoslovaquie).

Après la mort de ses parents en camp de concentration, il est élevé par ses proches. Diplômé de l'école des Hautes Etudes Cinématographiques de Prague en 1955, il travaille pour la télévision et écrit ses premiers scénarios. Assistant du réalisateur Alfred Radok pour Grand-père automobile (1957), il réalise en 1962 deux courts-métrages documentaires : Audition et S'il n'y avait pas ces guinguettes.

Dans ses deux courts-métrages se dégage déjà le style du réalisateur : un goût pour un cinéma au service de la réalité et une excellente maîtrise de la direction des acteurs par une improvisation semi-contrôlée. L'un de ses thèmes de prédilection apparaît : la jeunesse confrontée au monde figé des adultes. Tout au long de sa carrière, Miloš Forman raconte la soif des libertés individuelles, étouffées par les tendances conservatrices des structures en place.

Dans L'As de pique (1963), son premier long métrage qui remporte un succès international, la satire sociale est bien visible derrière le récit autobiographique d'un jeune homme de la province tchèque. Après un voyage aux États-Unis, Forman réalise en Tchécoslovaquie Au feu, les pompiers (1967), maîtrisant avec brio et finesse le récit fou d'un bal de pompiers qui tourne mal. Il y livre une critique rangée et acerbe de la bureaucratie. Ce film déclenche un scandale dans le pays du cinéaste ; le ton anticonformiste n'est pas apprécié par les instances communistes et Forman choisit de s'exiler aux États-Unis peu après le Printemps de Prague. Commence alors sa carrière américaine. L'histoire de la fugue d'une adolescente recherchée par son père dans les rues de New York, Taking Off (1971) demeure dans la droite ligne des œuvres précédentes. Ce film, considéré comme l'un des portraits les plus profonds de la middle-class américaine des années 1960, est sa dernière comédie d'auteur.

Miloš Forman signe ensuite des adaptations d'oeuvres littéraires et prend goût pour les biopics. En 1975, il réalise Vol au-dessus d'un nid de coucou : le film est un triomphe et remporte cinq oscars. Pour la première fois, Miloš Forman dirige une star, Jack Nicholson, qui interprète un homme opposé à toute autorité. Avec ce film tourné dans un hôpital psychiatrique, Forman devient l'un des plus grands réalisateurs américains de l'époque. Il acquiert la nationalité américaine en 1977.

Avec Hair (1979), comédie et exaltation dramatique de l'amitié et de la liberté sans rupture de ton grâce à la perfection du jeu d'acteurs inconnus et à la réussite visuelle des inspirations du cinéaste, il poursuit sa réflexion sur la jeunesse confrontée à la société. Avec Ragtime (1981), fresque sur l'Amérique du début du XXe, le succès n'est pas au rendez-vous.

En 1984, Amadeus sort sur les écrans et raffle de nombreux prix internationaux. Miloš Forman y retrouve sa verve caustique et son goût immodéré pour les rebelles tout en initiant le spectateur à la musique et à la création. Face à un Mozart incompris, il dresse le portrait d'un monde réducteur et destructeur où l'empereur Joseph II reproche au compositeur "trop de notes" dans son opéra.

En 1989, très librement inspiré des Liaisons dangereuses de Laclos, Valmont sort en salle, mais le film est un échec. En 1996, le réalisateur continue à affirmer, avec Larry Flint, portrait du magnat américain de la presse pornographique, que la liberté d'expression n'est jamais acquise. Puis Forman rend hommage à l'un des plus excentriques acteurs américains des années 1960, Andy Kaufman, dans L'Homme sur la Lune (1999) avec Jim Carrey dans le rôle titre. En 2005 le réalisateur tourne Les Fantômes de Goya, où il décrit l'Inquisition espagnole du XVIIIe.

En 2010, il reçoit le Prix Lumières pour l'ensemble de son œuvre.

Il décède le 13 avril 2018 à Danbury, (Connecticut, États-Unis).

(Source : Cinémathèque française)

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