© D.R.
Actualité

Le documentaire : matière à penser

À la suite des 4 journées d'études en 2023, La Scam, ARTE et le CNC ont continué en 2024 à proposer des sessions de rencontres, filmées et disponibles en replay.

Épisode 5 - L’image manquante

La question de l’image manquante, posée par le cinéaste Rithy Panh dans son film éponyme, donne son titre à cette journée d’échanges et de réflexion. Elle propose d’explorer les vécus invisibilisés dont la persistance dans la Mémoire résiste à l’effacement et au silence.

Image taboue, image interdite, image-preuve, image en contrepoint de l’image officielle. Quand l’image manque, l’imaginaire reste un terreau fertile pour la production de représentations et d’incarnations. D’où la mobilisation des imaginaires cinématographiques et visuels pour incarner des réalités dépossédées d’images.

Depuis le siècle passé, les régimes dictatoriaux, autoritaires ou coloniaux s’évertuent au contrôle strict de la production d’images. Documentaristes, scientifiques ou philosophes n’ont eu de cesse d’enquêter, analyser, dévoiler et faire ressurgir la rémanence d’une iconographie occultée. Leurs travaux contribuent à la construction d’une mémoire collective, contre l’injustice et l’indignité.

Le programme de la journée se penche ensuite sur les notions d'"image de comblement". L’accès croissant aux technologies de l’intelligence artificielle apporte de nouvelles perspectives. L’algorithme est-il une issue ou un leurre ?

Le dernier débat de la journée invite des réalisatrices qui se sont saisies de la question à bras-le-corps, l’absence ou la difficile représentation de certaines réalités et récits chers aux femmes qui depuis longtemps font défaut à l’imaginaire collectif.


Avec un dialogue entre Raphaëlle Branche et Camille Ménager autour des images de la torture en Algérie, une table ronde en présence de Rithy Panh (en visio) et Christophe Bataille, animée par Fabrice Puchault, directeur de l’unité Société et Culture chez ARTE, une étude de cas avec Mathias Théry et Jean-Michel Frodon autour des documentaires Isaac Asimov, l’étrange testament du père des robots, La Sociologue et l’Ourson et La Cravate et enfin une table ronde "Femmes, les récits manquants" avec Marie Bottois, Diane Sara Bouzgarrou, Yamina Zoutat et Camille Froidevaux-Metterie, animée par Élodie Font, journaliste et autrice.


+ Visionner le replay de la rencontre


Le sixième volet de la série de rencontres s'est déroulé à La Fémis.

Épisode 6 - La comédie documentaire

Un Graal. Rare au sein d’un genre qui est souvent perçu comme particulièrement austère ou auquel on attribue d’abord des vertus de "pédagogie" et/ou "d’information". Mais justement la comédie documentaire ne réfute-t-elle pas ces dimensions réductrices ? Par sa nature même ne souligne-t-elle pas le primat d’un regard ?

Sans vouloir cloisonner la comédie documentaire dans une définition stricte, la journée propose des pistes de réflexion. La promesse comique implantée, l’implication du spectateur se trouve bouleversée, creusant les travers d’un personnage ou guettant la situation qui va déraper. Une autre fois, l’élément comique crée une rupture et sort le spectateur du récit auquel il était préparé. Qu’il apparaisse dans la mise en scène, le traitement des personnages, le ton ou les situations, quels effets le comique a-t-il sur le traitement du réel ?

Et si la rencontre du documentaire avec la comédie n’est pas si fréquente, lorsqu’elle a lieu, elle produit aussi une salve émancipatrice singulièrement puissante. Qu’il s’agisse de célébrer l’irrévérence ou de donner la parole à ce qui est réprimé, comme une décharge affective spontanée, le rire provoque aussi une sorte de communion en complicité avec d’autres spectateurs, et c’est là que réside aussi son pouvoir d’émancipation, de subversion.

Cette journée de réflexion tente d’interroger les différentes manières selon lesquelles le genre documentaire et celui de la comédie se sont associés pour élargir les champs du possible du cinéma.


Avec un keynote par Hervé Le Tellier, auteur et linguiste, autour de la question "Comment rire du réel ?", un dialogue entre Sonia Kronlund et Marco Lamensch, réalisateur, créateur avec Jean Libon de l’émission Strip-tease, une étude de cas autour des projets Il faut ramener Albert avec Michaël Zumstein et Proche Paris, charme atypique avec Marion Angelosanto et Juliette Guigon (productrices chez Squawk) et une masterclasse de Luc Moullet avec projection de son court métrage Foix, aux côtés d’Aurélie Sfez, réalisatrice et compositrice.


+ Visionner le replay de la rencontre


+ Consulter les 4 premiers volets de la série "Le documentaire : matière à penser"