Divorce à l'iranienne
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Réalisé par Kim Longinotto, Ziba Mir-Hosseini • Écrit par Kim Longinotto, Ziba Mir-Hosseini
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Iran, Royaume-Uni • 1998 • 80 minutes • 16 mm • Couleur
- Réalisation :
Kim Longinotto, Ziba Mir-Hosseini - Écriture :
Kim Longinotto, Ziba Mir-Hosseini
- Production (structure) :
20th Century Vixen - Ayant droit :
20th Century Vixen
- N° ISAN :
non renseigné
Résumé
En Iran, ce sont les hommes qui ont le droit de divorcer. Au tribunal, les femmes sont par conséquent sommées par le juge de tenter de récupérer leur mari par la séduction. Si le mari persiste dans son intention de divorcer, il paie une compensation à sa femme et l'affaire finit là. Les femmes ne peuvent pas obtenir le divorce sans le consentement de leur mari, sauf dans quelques cas reconnus par la loi : mensonge au moment du mariage, impuissance ou aliénation mentale du mari. Kim Longinotto, réalisatrice, et Ziba Mir-Hosseini, anthropologue et experte de la loi familiale en Iran et au Maroc, ont enquêté de près sur cet exemple d'injustice sociale. Pendant des semaines, elles ont suivi les affaires en cours au tribunal familial de Téhéran, en se concentrant sur les cas de trois femmes, qui ont aussi été filmées chez elles. Avec une approche respectueuse mais claire, la caméra de Longinotto analyse les drames en jeu. Nous voyons une femme qui veut que son mari soit puni parce qu'il la bat et qu'il a une relation adultère. Une fille de seize ans traîne son mari de trente-six ans au tribunal dans une tentative désespérée d'obtenir le divorce sans perdre le cadeau de mariage qu'il doit lui payer. Une troisième femme se donne beaucoup de mal pour obtenir la garde de sa fille cadette, qui selon la loi revient au père parce que la mère s'est remariée. S'il est vrai que les droits des femmes sont étouffés par la loi, le film réussit néanmoins à balayer plusieurs préjugés. Le juge clérical n'est pas un tyran, mais un homme compatissant, patient, intelligent, bien que limité dans ses actions par la législation islamique. Les femmes, en dépit de leur position fragile, nous frappent par leur ingéniosité, leur vigueur incomparable, leur humour et leur endurance. Les hommes par contre manquent d'une force personnelle comparable et semblent dépendre uniquement de leurs droits légaux.
Malgré les tragédies déchirantes qui ont lieu, le film garde une certaine légèreté. Les personnages du film, tous pleinement conscients de la présence de la caméra, agissent de manière étonnamment ouverte et forte (parfois en s'adressant directement à la réalisatrice). Longinotto et Mir-Hosseini évitent toujours de tomber dans le mélodrame bon marché. Même quand la fille du juge, âgée de cinq ans, apporte une touche comique in imitant son père au tribunal, le style sobre mais obstiné se refuse à une dramatisation inutile et ne fait qu'approfondir la réalité complexe donnée à voir. (Myriam van Lier - Visions du Réel)
In Iran, the legal right to divorce rests with men. In court wives are consequently being summoned by the judge to tempt their husbands back. If the husband still persists, he pays his wife compensation and that's the end of it. Women cannot get a divorce without the consent of their husbands unless it is based on one of the few legally valid reasons : lying at the time of marriage, impotence, or insanity on the part of the husband. Filmmaker Kim Longinotto and anthropologist Zibra Mir-Hosseini, who is also an expert in family law in Iran and Morocco, investigate this example of social inequality from up-close. For weeks they follow the events in the family court in Tehran, focusing mainly on the cases of three different women (who are also filmed in their homes). From a respectful but clear perspective, Longinotto has her camera analyse the dramas which are at stake. We see a woman who wants her husband to be punished for beating her and having an affair. A 16-year-old girl takes her 36-year-old husband to court in a desperate attempt to divorce him without losing the marriage gift he has to pay her. Another woman goes to great lengths to retain custody of her youngest daughter who, by law, yet at the same time the film successfully dispels many existing prejudices. The male clerical judge is not an oppressive bully, but rather a humane, patient, and intelligent man, though confined by Islamic legislation in his actions. The women, despite their legally fragile position, are strikingly resourceful, with incomparable vigour, humour, and tenacity. Yet the men, lacking the same personal strength, seem to depend solely on their legal rights. Despite the heart-wrenching tragedies that unfold, the film retains certain lightness. The film's characters, all fully conscious of the camera's presence, act with an astonishing openness and force (sometimes in direct asides to the filmmaker), and are never turned into a cheap melodrama by Longinotto and Mir-Hosseini. Even when the judge's 5-years-old daughter gives a humorous show, imitating her father in the courtroom, the sober yet persistent style refrains from unnecessary dramatics and only deepens the multi-layered reality on display. (Myriam van Lier - Visions du Réel)
Sélections et distinctions
- 1999 • Images en bibliothèques • Paris (France) • Film soutenu par la Commission nationale de sélection des médiathèques
- 1998 • FIDMarseille - Festival International de Cinéma de Marseille • Marseille (France) • Sélection
- 1998 • FIPADOC - Festival International du Documentaire Audiovisuel • Biarritz (France) • FIPA d'Argent
- 1998 • IDFA - International Documentary Festival Amsterdam • Amsterdam (Pays-Bas) • Sélection
- 1998 • BAFTA - British Academy of Film and Television Arts • Londres (Royaume-Uni) • Flaherty Documentary Award for TV
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