Rwanda, un cri d'un silence inouï - Seuls les papillons franchissent les barbelés

Documentaire
    Réalisé par Anne Lainé • Écrit par Anne Lainé
    France • 2003 • 52 minutes • DV Cam • Couleur
  • N° ISAN :
    non renseigné
Résumé

Au Rwanda, aujourd'hui, 7 ans après le génocide, une grande partie de la population vit avec une bombe dans la tête qui peut exploser à tout moment. Ces gens, rescapés de tous âges du génocide, font ce que les psychiatres appellent des "rêves traumatiques". Ces "rêves traumatiques" sont extrêmement invalidants car ils privent les gens de tout repos : ils consistent à revivre avec un réalisme total – tous les sens sont mobilisés – le moment douloureux (viol, massacre d'un parent...) vécu par la victime. De plus, ils génèrent la culpabilité, la peur, la dépression, handicapant la réflexion et la vie. On constatera que si la parole sur le génocide est partout, dans toutes les bouches, dans tous les lieux, le récit premier des victimes est figé, immuable et sans affect. Ce faisant, la victime tente de "gommer" quelque chose d'ineffaçable et garde ainsi le trauma prêt à ressurgir n'importe quand, comme une bombe à retardement. Sur le terrain, des hommes et des femmes se battent pour atténuer ces souffrances : nous découvrons notamment le travail du Dr Naasson Munyandamutsa, psychiatre, et de Jeanne Mukamusoni, psychothérapeute au sein d’AVEGA (Association des Veuves du Génocide d’Avril). Nous verrons que ces pratiques thérapeutiques apportent un soutien essentiel aux rescapés et, en effectuant un travail contre l’oubli, participent à la reconstruction de ce pays traumatisé par l’horreur du génocide

In Rwanda today, 7 years after the genocide, a large part of the population lives with a bomb inside their heads which can explode at any moment. These people, survivors of all ages of the genocide, have what the psychiatrists call "traumatic dreams". These "traumatic dreams" are extremely incapacitating since they deprive the people of all rest : they consist in reliving with total realism – all their senses are mobilised – the painful moment (rape, massacre of a relative ...) experienced by the victim. Moreover, they create guilt, fear, depression, handicapping thought and life. It is to be noted that although talk of the genocide is everywhere, on all the lips, in every place, the victims’ primary telling of it is frozen, unchanging and without affect. In this way, the victim tries to "erase" something which is indelible and so keeps the trauma ready to reappear at any time, like a time bomb. In the field, men and women are fighting to attenuate this suffering : we discover in particular the work of Dr Naasson Munyandamutsa, psychiatrist, and Jeanne Mukamusoni, psychotherapist with AVEGA (Association des Veuves du Génocide d’Avril). We shall see that these therapeutic practices contribute an essential support to the survivors and, by working against oblivion, they are part of the reconstruction of this country traumatised by the horror of genocide

Sélections et distinctions
  • 2003 • Images en bibliothèques • Paris (France) • Film soutenu par la Commission nationale de sélection des médiathèques
  • 2003 • Visions du réel • Nyon (Suisse) • Sélection Traverses
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