Pour faire taire les fantômes

Mostar, Bosnie-Herzégovine. Réputée pour sa douceur de vivre avant-guerre, Mostar était une ville où les trois communautés, serbes, croates et musulmanes cohabitaient. Aujourd'hui, elle est meurtrie, coupée en deux par une ligne de front en ruine, une frontière dans la ville. Mostar est devenue Mostar Ouest où vivent les Bosno-Croates et Mostar Est où vivent les Bosniaques musulmans. Au quotidien, le chômage et l'après-guerre ont fait de Mostar une ville au ralenti où passer du temps aux terrasses de café constitue la principale occupation. C'est là, dans cette ville de l'absurde, que des associations humanitaires ont créé depuis six ans un Festival interculturel et international, qui voulait à l'origine réconcilier la ville. Qu'est-ce qu'un après-guerre ? Comment reconstruit-on une vie sociale et culturelle dans une ville qui vit au rythme de traumatismes d'après-guerre ?