No Chance

Sangatte et la question des réfugiés a largement occupé les médias, mais la disparition du lieu d’accueil n’a pas fait disparaître la nécessité d’un accueil. Mireille, mère de huit enfants, qui élève seul les quatre derniers, ne peut rester indifférente. Elle, qui n’a connu que des situations difficiles, de couple, de travail, d’argent, qui conscience de n’avoir pas su donner à ses enfants ce qu’elle n’avait pas reçu, est là tous les après-midi sur le terrain vague, près de la gare, où les réfugiés campent depuis la fermeture du centre. À Calais, Mireille est devenue une figure. Aurait-elle trouvé dans l’assistance aux réfugiés le chemin d’une rédemption ? La réconciliation avec elle-même qu’elle cherche auprès des réfugiés ne la rappelle-t-elle pas paradoxalement, à son rôle de mère ? C’est ce que Manu Bonmariage cherche à révéler dans ce portrait de femme que le " pas de chance " a solidarisé avec les encore plus démunis qu’elle.