Séville, 1640

À la tête d’un empire qui rassemble les colonies d’Amérique, l’Italie, l’Artois, la Flandre, les Pays-Bas, la Franche-Comté, le Portugal et ses colonies brésiliennes, l’Espagne triomphe en Europe au début du XVIIe siècle. Grâce aux échanges commerciaux, notamment à l’arrivée du minerai d’argent en provenance des Andes, Séville est la ville la plus prospère, mais aussi la plus prestigieuse du pays. Y travaillent de célèbres peintres tels Zurbarán et Vélasquez, tous deux au service de la glorification du catholicisme que le roi Philippe V veut voir triompher dans le monde. Ils peignent les saints, les martyrs, le Christ en croix – tableaux sombres et sanglants. La volonté de reconquête spirituelle de Philippe V le mène bientôt à la guerre contre les protestants allemands et hollandais puis, en 1635, contre la France. Mais les défaites, la famine et la peste ruinent le pays. Dans cette période de désolation surgit Murillo qui, de son trait réaliste, dépeint la misère et représente les scènes religieuses de façon adoucie..