Pavillon de banlieue

À l'origine de ce film, il y a un texte de Georges Perec, quelques lignes extraites de son livre, "L’infra-ordinaire" : "Ce qu’il s’agit d’interroger, c’est la brique, le béton, le verre, nos manières de table, nos ustensiles, nos outils, nos emplois du temps, nos rythmes. Interroger ce qui semble avoir cessé à jamais de nous étonner. [...] Décrivez votre rue. Décrivez-en une autre. Comparez." Longtemps, j’ai perçu ce texte comme une incitation à interroger la banalité et le secret des choses, de celles qui accompagnent notre intimité quotidienne. Un jour, j’ai pensé qu’il fallait parfois suivre ce que disent les mots. Je me suis prêtée à l’exercice et comme objet d’étude, j’ai choisi une maison, plus exactement un pavillon de banlieue. Qui a vécu là ? Quelles traces en reste-t-il ? Je dispose de quelques documents anciens : des devis, des traites, des plans. Je dispose surtout de la mémoire de Jacqueline et de Michel à qui j’ai demandé de revenir dans la maison de leur enfance que leurs parents, Irène et André, firent construire en 1934. Ils m’ont confié leur album de photographies. J’y ai fait un choix de sept clichés pour observer sept étapes de l’histoire de la maison. Depuis 1998, Brigitte, Jean-Marie et leurs filles, se sont installés dans ces murs. À présent cette maison est la leur..