USA : le blues des médias

Depuis le 11 septembre, les médias américains ont paru totalement en phase avec le Pentagone et le Département d’État. Au point que beaucoup ont pu se demander où était passé le fameux “quatrième pouvoir”. Devant la caméra d’Yves Boisset, les journalistes américains se posent eux-mêmes la question. À la fin des années 60, la force des images rapportées du Vietnam par les journalistes américains a fait basculer l’opinion publique, contraint le président Johnson à la démission et fait des médias américains le “quatrième pouvoir” des États-Unis. Aujourd’hui, Bob Woodward et Carl Bernstein, les inquisiteurs intrépides du Watergate et tombeurs de Nixon, font partie de l’establishment de Washington... À de rares exceptions près, tout se passe comme si la presse, le cinéma et la télévision étaient à l’unisson du Pentagone et du Département d’État. Comme si les médias diffusaient les informations officielles sans prendre le soin de les vérifier et sans se poser de questions. Comment les journalistes américains eux-mêmes parlent-ils de leur métier et des conditions dans lesquelles ils l’exercent aujourd’hui