Strip de velours

À Los Angeles, le Velvet Hammer, composé d’une quinzaine de danseuses, fait un truculent pied de nez aux canons hollywoodiens, redonnant vie à un genre disparu : le burlesque. “Être glamour quand il n’y a plus de glamour.” Au fil d’un hideux “salon” éponyme à Los Angeles, leur ville, on comprend que les femmes du Velvet Hammer – littéralement, “le marteau de velours” – aient tenté de réinventer le mot, en faisant revivre sur scène un genre oublié, le burlesque : un striptease à l’ancienne, à mille lieux de l’exhibition pornographique, où l’art de l’effeuilleuse ne se prend jamais tout à fait au sérieux. Ces jeunes femmes de 20 à 35 ans, qui se définissent comme des “parias”, considèrent leur spectacle comme un acte de rébellion et revendiquent leur féminité à travers le striptease. Elles défient ainsi le diktat des magazines de mode et les canons aseptisés de la culture de masse au beau milieu de la capitale mondiale du divertissement. Pour la fondatrice de la troupe, Michelle Carr, alias Valentina Violette, initiatrice dès 1996 du new burlesque américain, le premier critère pour monter sur scène est d’en avoir envie et d’y prendre plaisir. Ce documentaire filme trois semaines durant la vie du Velvet Hammer avant une représentation. À ne pas manquer : l’époustouflant numéro de sein tournant de Tura Satana, 64 ans, ex-étoile du burlesque et héroïne retraitée de Russ Meyer (Faster Pussycat kill kill)