Les Voix de l'imaginaire - Un portrait d'Edith Canat de Chizy

Dans la réalisation d’un portrait de compositeur, deux écueils sont à éviter : le catalogue musical et l’exposé théorique. Et toujours la même question : que montrer de la musique ? Comment traduire en images l’imaginaire d’un compositeur ? Technique d’écriture, discours explicatif, travail avec les interprètes, concert filmé... Tous ces éléments entrent en jeu, mais il faut trouver quelle ligne de force, quel fil rouge peut sous-tendre, sertir cette mosaïque, faute de quoi l’on risque fort de tomber dans l’impressionnisme et l’anecdote.

"Il m’est vite apparu qu’il y avait dans l’œuvre d’Édith Canat de Chizy une profonde cohérence autour du traitement des cordes, instrumentales et vocales. D’où l’idée de construire le film comme une courbe proliférante, partant de l’instrument soliste, violon ("Irisations"), puis contrebasse ("Danse de l’aube"), pour passer à trois violons ("Nyx"), au trio à cordes ("Hallel"), à une pièce pour dix violons ("Luceat"), puis pour douze cordes ("Siloel"), jusqu’au concerto pour violon et orchestre ("Exultet"), en faisant un détour par douze voix solistes a cappella ("Canciones"), six voix solistes avec six violoncelles ("Exil") pour finir avec les cordes solistes du quatuor à cordes Vivere."
(François Porcile)