L'Invisible

Documentaire
    Réalisé par Nicolas Philibert • Écrit par Nicolas Philibert
    France • 2002 • 45 minutes • Couleur
  • N° ISAN :
    non renseigné
Résumé

Intense plaisir que de voir une intelligence en action, sans qu’aucun artifice de réalisation ne vienne parasiter le spectacle d’un homme, d’un visage, d’une voix s’exprimant à propos de notions ardues et passionnantes. Nous sommes à La Borde où Nicolas Philibert a tourné La Moindre des choses.
Cette clinique est dirigée par le psychiatre Jean Oury, que le cinéaste rencontre. Plans fixes, quelques fondus au noir rythment les articulations de la pensée. Des notions telles que balayeur et pontonnier, ambiance, veillance, entour ou sous-jacence, des expressions telles que "faire des greffes d’ouvert" ou "ça va de soi/ça ne va pas de soi" paraissent au premier abord simples, mais Oury en détaille avec une prestance charismatique la complexité.
Les enjeux sont rappelés à plusieurs reprises, l’esprit est à la résistance à l’endroit de la psychiatrie institutionnelle et de ses programmes thérapeutiques. Oury évoque le film de Philibert, qui témoigne de la vie quotidienne, de la question du transfert et des désirs inconscients qui les guident, des notions force de sa réflexion. Il détaille à quel point ce qui relève du non visible est essentiel à la vie comprise dans son irréductible polyphonie et hétérogénéité.

It’s an intense pleasure to watch a keen intelligence in action, without any creative tricks getting in the way and interfering with the sight of a man, a face and a voice talking about difficult yet fascinating ideas. We are at La Borde where Nicolas Philibert filmed La Moindre des choses.
This clinic is directed by the psychiatrist Jean Oury, whom the filmmaker meets. Static shots give rhythm to the structuring of the thought. Notions such as the sweeper and the swing-bridge keeper, the atmosphere, the vigilance surrounding or underlying, expressions such as “performing open transplants” or “you can take that for granted/ you can’t take that for granted” seem simple at first sight, but Oury dissects their complexity with a charismatic presence.
The issues at stake are recalled several times, the mind somehow resists the notion of institutional psychiatry and its therapeutic programmes. Oury talks about the film by Philibert which describes daily life, the question of transference and the unconscious desires that guide it, the main themes of his reflection. He explains to what extent everything relating to the non-visible is essential to life taken in its relentless polyphony and hetero-geneousness.
For Nicolas Philibert, great documentary filmmaker, he undoubtedly makes this thought his own. His unconscious desire to create a self-portrait in producing this portrait of Jean Oury will thus be clear to everyone.

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