La Route de la peur

Interprétés par des comédiens, des personnages imaginaires nous entraînent dans un éprouvant périple en Transylvanie. C’est Ilona, inquiétante jeune fille nourrie du roman de Bram Stoker, qui joue les narratrices. Elle commence par se rendre à un casting bizarre dans un sous-sol. Les candidats doivent raconter leur plus grande terreur. Trop jeune, Ilona est recalée, ce qu’elle prend très mal. Alors, elle vampirise le tournage et s’emploie à semer la terreur chez les cinq postulants retenus. À travers eux, la réalisatrice nous montre différents visages de la peur. Lucie a rencontré le diable ; Gigi a peur de tout ; Daphné redoute d’être abandonnée ; Frédéric ne se remet pas de la vision d’un pendu. Quant à Mauro, il aime et craint les fantômes.
Tout ce petit monde revisitera à son corps défendant le mythe de Dracula. Avec la visite du musée Bram Stoker à Dublin, des prises de vues inquiétantes des Carpates (ours, loups, visages fermés), des œuvres d’art et les élucubrations d’Ilona, Judit Kele explore le folklore qui entoure ce vampire aristocrate. Elle évoque les différentes sources qui ont inspiré à l’écrivain irlandais ce personnage, notamment le guerrier sanguinaire Vlad Tepes, réputé pour manger la chair de ses ennemis et couper les seins des femmes.
Des extraits du film "Nosferatu" de Murnau et la prose élégante de Bram Stoker servent de fil conducteur à ce voyage délicieusement horrifique.