Le Soleil et la Mort - Tchernobyl, et après...

Documentaire
    Réalisé par Bernard Debord • Écrit par Agnieszka Ziarek, Bernard Debord
    Belgique, Grèce, France • 2006 • 82 minutes • DV Cam • Couleur
Résumé

Le 26 avril 1986, une explosion nucléaire dégagea un nuage toxique à Tchernobyl dans le nord de l'Ukraine. Les jours suivants, celui-ci déversa 70 % de sa charge en radio-nucléides sur le territoire de la Biélorussie, distant de sept kilomètres de la centrale. Le monde l'ignore, tout comme il a oublié que le nuage fit en une semaine le tour de l'hémisphère nord y déversant le reste de ses dépôts mortels. Depuis, vingt ans se sont écoulés, et la Biélorussie, théâtre unique de ce film, est accablée par l'ingestion sur le long terme de petites doses de radioactivité. L'ambition de ce film est de témoigner du processus de mort lente, de révéler l'imminence de la catastrophe génétique, de dénouer les fils de la conspiration internationale du silence, qui accablent ce pays. Et d'alerter le monde quant au danger que cette désinformation organisée fait planer sur son immédiat futur. Dans son dernier rapport sur les conséquences de l'accident de la centrale, l'Agence internationale de l'énergie atomique, limite le bilan à cinquante-neuf morts des suites directes de l'explosion et neuf enfants décédés du cancer de la thyroïde. Quatre mille personnes, d'après cette même AIEA, serait atteintes du même mal sans encourir de danger mortel. La seule autre pathologie reconnue par l'autorité mondiale du nucléaire serait le stress dû à la radiophobie des populations des zones contaminées. Rien sur les innombrables pathologies constatées sur place, rien sur les malformations congénitales, pourtant en hausse de 78 %, rien sur les effets des petites doses de radioactivité ingérées sur le long terme. Rien sur la catastrophe démographique touchant la Biélorussie. La réponse à ce "rien" est - preuves à l'appui - le propos de ce film. Ses acteurs en sont des êtres pétris d'humanité, victimes négligées de la contamination, et des médecins et savants, résistants de la science, ne se résignant pas au pire. À l'exemple du "héros" de ce documentaire, le Professeur Youri Bandajevski, démis de ses fonctions de Recteur de l'Institut de médecine et condamné à la prison à l'issue d'un procès stalinien. La matière de ces savants, l'atome, est invisible et indicible, leur gageure d'en montrer la matérialité, d'en dire le sens. Leur propos va à l'encontre de vérités établies, au même titre que celui de ce film. Leurs adversaires se nomment lobby nucléaire et confort de l'ignorance. Leur arme est le réel : celui d'un monde que l'on s'efforce d'estomper.

On April 26, 1986, a nuclear explosion released a toxic cloud at Chernobyl in northern Ukraine. In the following days, this plume spewed 70% of its radioactive fall-out over Belarus, whose border is just seven kilometres from the Chernobyl nuclear power station. The world-at-large was unsuspecting, and it quickly forget that the remainder of the fatal deposit was released over the Northern Hemisphere.
This film concentrates entirely on Belarus, whose population in the twenty years since the disaster have been condemned by the effects of the ingestion of small doses of radioactivity. The ambition of this film is to give witness to the process of slow death, to reveal the imminence of the genetic catastrophe, and to untie the threads of the international conspiracy of silence, all of which threaten this country. It also aims to alert the world to the danger that this organised misinformation represents for the immediate future of Belarus.
Its actors are human beings full of humanity – the neglected victims of the contamination, doctors and scientists, and scientific activists—not willing to abandon themselves to a worst possible scenario. Their subject matter, the atom, is invisible and indescribable; their wager is to show its materiality, and to say something of its meaning.
What they have to say often flies in the face of established truths, in the same way as does this film. Their adversaries are the nuclear lobby and the comfort of ignorance. Their weapon is reality: that of a world that one strives to make more palatable.

Sélections et distinctions
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