Folie ordinaire d'une fille de Cham

Documentaire
    Réalisé par Philippe Costantini, Jean Rouch • Écrit par Philippe Costantini, Jean Rouch
    France • 1986 • 75 minutes • 16 mm • Couleur
Résumé

Cham, deuxième fils de Noé, ayant vu la nudité de son père, fut maudit : ses descendants furent condamnés à devenir les serviteurs de Shem et Yafet, les "bons" fils de Noé. Kouch, fils de Cham, est l’ancêtre des Noirs. Ses fils et filles porteront à travers l’histoire de l’esclavage la malédiction de Cham. Jean Rouch transpose le texte de l’écrivain martiniquais Julius Amédé Laou (mis en scène au théâtre par Daniel Mesguish).
L’action se passe dans le décor de l’hôpital Sainte-Anne. Le psychiatre Charcot emmène ses collègues à la présentation d’un "cas spectaculaire". Cette (re)présentation que partagent psychiatres et spectateurs, c’est le dialogue délirant qui s’engage entre une vielle Antillaise internée à Sainte-Anne depuis cinquante ans, et une jeune aide-soignante martiniquaise récemment arrivée à Paris.
"J’ai rêvé de tenter l’impossible réalisation cinématographique de cette pièce de théâtre qui ne laissait d’autre répit aux spectateurs que la fin de ce voyage imaginaire. Dès le début s’est imposée à moi l’idée de tourner en plan-séquence, dans le temps réel, avec deux caméras, dont les opérateurs-réalisateurs seraient prêts à participer à cette chorégraphie étrange, à ce "cinéma tous risques" où ceux qui sont filmés et ceux qui filment partagent, minute après minute, la même émotion, c’est-à-dire la même inspiration."
(Jean Rouch, Profil d’un projet de film)

Jean Rouch has transposed a text by the Martinican author, Julius Amédé Laou. The scene is set in Sainte-Anne psychiatric hospital. The psychiatrist, Charcot, presents a “spectacular case” to his colleagues. This presentation, seen by the psychiatrists and the audience, is a delirious dialogue between an old West Indian woman, who has been held there for fifty years, and a young Martinican nursing aid newly arrived in Paris.
“I dreamt of making an impossible film of this play, which would leave the spectators with no respite other than the end of this imaginary journey. From the outset, the idea came to me of using a real-time, sequence shot with two cameras and two director-cameramen who would be ready to take part in this curious choreography, in a “multi-risk cinema”, where those filming and those filmed would share, minute after minute, the same emotion or, in other words, the same inspiration.”
(Jean Rouch)

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